Référendum au Sud-Soudan : 8 morts au premier jour

Le Soudan, le plus vaste pays d'Afrique (2.505.813 km2) sera-t-il amputé des 589.745 km2 du Sud-Soudan, soit environ 24% du pays, à l'issue du scrutin qui prendra fin le 15 janvier ' «Oui» si au moins 60% des 3.930.916 électeurs inscrits sur les listes électorales votent et si «50%» plus une voix optent pour la séparation avec le Nord. Hantés par deux guerres civiles (1955-1972, 1983-2005), une  partie des 3.930.916  Sud-Soudanais  s'est rendue hier aux urnes. Nonobstant ce scrutin dont l'issue ne fait aucun doute, - tout comme l'ouverture de la boite de Pandore des frontières africaines héritées de la colonisation-,  tous les analystes ont les yeux braquées sur les  questions  que le Nord et le Sud que certains appellent déjà Nouveau Soudan, Equatorie, Djouwama et République du Nil, n'ont pas encore résolues. Comme la citoyenneté, le partage des revenus du pétrole, dont le Sud possède 70% des gisements, le  tracé exact de la frontière, les 36 milliards de la dette extérieure, le respect des accords internationaux - dont celui, crucial, sur les eaux du Nil, le Sud-Kordofan, Nil Bleu, creuset de tensions politico-ethniques et … Abyeï, une région pétrolière de 10.000 km2 à  la frontière entre le Nord et le Sud où le référendum prévu hier a été reporté sine die. Les ex-rebelles du Mouvement populaire de libération du Soudan et la tribu Dinka Ngok d'un côté, les Arabes Misseriya et le Parti du congrès national de l'autre n'ont  pas réussi à  s'entendre sur le droit de vote des électeurs. Même les  auspices des Etats-Unis et de l'Union africaine, ces négociations  n'ont pas abouti. Car, outre les électeurs, il y a la…délimitation de la région. Preuve de l'importance de cette région, devenue au fils des ans une «cause sacrée» pour le Nord et le Sud, les violences enregistrées samedi soir entre des éléments de deux tribus : Dinka Ngok et Messiriya. «Huit morts et 20 blessés», rapporte l'AFP. Washington, qui suit le dossier de très près, préconise un accord négocié. Outre ces questions, ils appréhendent les résultats de ce référendum prévu par les accords de paix du 9 janvier 2005 qui ont mis fin à  un demi-siècle de guerre civile. Attendus le 16 ou le 17 janvier, ils pourraient àªtre donnés vers le 15 février, ils pourraient àªtre différés de quelques jours. Surtout si la menace d'un réel démembrement du géant soudanais se confirme. Des rebelles du Darfour pourraient relancer sous peu leur envie d'un référendum sur l'avenir de cette région de l'ouest du pays en proie à  la guerre civile.