Algérie

Réévaluation des 544 logements LSP de Bir El Djir Des souscripteurs dénoncent


Des souscripteurs du projet «544 logements socio-participatifs» de Bir El Djir, dont le maître d'ouvrage est l'agence foncière d'Oran, montent au créneau pour dénoncer, selon leurs propos, «une mauvaise gestion de ce projet qui traîne depuis des années». Les concernés, qui s'estiment lésés, regrettent surtout les révisions successives et «arbitraires» des prix des logements, dont le coût prévisionnel était de seulement 60 millions de centimes pour un F3 et 85 millions de centimes pour un F4 en 2003. « Les prix de ces logements n'ont cessé de grimper depuis 2004 pour atteindre 175 millions de centimes pour un F3 et 220 millions de centimes pour un F4 avec des majorations de près de 200% du prix initial des logements et ceci sans inclure l'aide de la CNL. Pire, ces prix arbitraires sont des coûts qui restent toujours prévisionnels et peuvent être revus à la hausse à tout moment», affirment, avec désarroi, nos interlocuteurs. Un souscripteur, en colère, précise: «J'ai versé une première tranche de 24 millions de centimes pour un logement de type F3, mais après on m'a convoqué pour verser une deuxième tranche, ce que j'ai fait sans discuter. Toutefois, une année après j'ai reçu une autre convocation m'annonçant que le coût du logement a été revu à la hausse et que je devais verser une troisième tranche de 55 millions de centimes. J'ai tout fait pour me procurer cette somme. J'ai dû même contracter de grosses dettes pour m'acquitter du montant exigé mais ce n'était pas la fin de mon calvaire. Après avoir versé 115 millions de centimes pour un F3 en plus de l'aide de l'Etat estimée à 50 millions de centimes, j'ai été surpris récemment par une nouvelle convocation où l'agence exige le versement sous huitaine d'une autre tranche de 75 millions de centimes, faute de quoi je perdrai de fait mon logement pour lequel j'ai sacrifié des années de ma vie». Mais le comble pour ces souscripteurs est qu'ils ne détiennent à ce jour ni actes de propriété, ni contrats de vente sur plan (VSP) ni même des décisions d'affectation. «Nous avons besoin de contrats VSP pour contracter un crédit immobilier auprès des banques, mais l'agence refuse de nous délivrer ce document en violation de la réglementation qui régie le LSP. Et même le ministère de l'Habitat que nous avons contacté confirme que l'agence foncière d'Oran est hors la loi, puisque la réglementation exige des promoteurs de délivrer des contrats de VSP après le versement de la première tranche», déplorent-ils. Et d'ajouter : «nous avons réussi à avoir des décisions de réservation provisoires valables pour 30 jours mais ce document, qui n'a aucune valeur du point de vue juridique, a été systématiquement rejeté par toutes les banques et même la Cnep, réputée leader dans ce créneau, a refusé de prendre le risque de nous donner des crédits immobiliers pour financer ces logements». Les souscripteurs signalent par ailleurs que les nouveaux prix des logements fixés par l'agence foncière sont exagérés par rapport à la qualité des logements réalisés. Ils affirment que le projet qui ne comptait initialement que 542 logements compte aujourd'hui près de 600 logements en raison des extensions décidées par le promoteur sans aucune considération de l'aspect esthétique de la cité. Les souscripteurs confient, enfin, avoir eu des échos que leurs logements sont l'objet de convoitises et que toutes ces «entraves» visent à les «éjecter» de ce projet pour en faire bénéficier d'autres personnes. Contacté à ce propos, M. Khelil, directeur de l'agence foncière d'Oran, avoue : «il y a eu certains dépassements dans le lancement de ce projet, ce qui s'est répercuté sur le coût final des logements. D'abord la gestion commerciale du projet a été des plus catastrophiques car à l'époque les listes étaient établies non pas par l'agence foncière mais par les APC. On s'est retrouvé ainsi avec des centaines de souscripteurs ayant déjà versé la première tranche de l'apport personnel. Ensuite, on a été confronté sur le terrain à d'énormes difficultés pour le lancement du projet, puisque notre agence n'était pas la propriétaire de l'assiette. On n'avait ni le permis de construire ni l'assurance du fond national de garantie ni même l'autorisation de la DLEP et, de ce fait, on ne pouvait pas délivrer aux souscripteurs des contrats de VSP». Interrogé sur les révisions successives des prix des logements, notre interlocuteur préfère parler de «mise à niveau des prix» par rapport à ceux pratiqués sur le marché. «Les prix des logements sont raisonnables. Je défie n'importe quelle personne qui peut me trouver un promoteur qui construit un logement à moins de 24.000 dinars le m²», lance-t-il tout en dénonçant des «dépassements» dans ce projet qui contient des logements de type F4 d'une superficie entre 100 et 120 m² avec, en outre, des terrasses privées de 120 m². «La réglementation est claire, on ne doit pas dépasser la superficie de 80 m² pour un logement socio-participatif. Il y a eu même du gaspillage dans la construction où nous avons découvert que des piliers avaient été réalisés avec 12 barres de 14 mm», confie notre source. Revenant aux «mises à niveau des prix», il souligne : «l'agence foncière est un EPIC tenue de faire des résultats commerciaux. On n'a pas le droit de vendre à perte ces logements. Je préfère affronter le client au lieu de faire un déficit avec le risque de passer au pénal». Et d'enchaîner : «Il y a 200 souscripteurs qui se sont déjà acquittés de la totalité de leurs apports personnels, alors que d'autres ont pu avec des décisions provisoires contracter des crédits». Il annonce, dans ce contexte, que l'affectation de ces souscripteurs va commencer, à partir de cette semaine, alors que les autres doivent impérativement verser la dernière tranche avant la fin du mois de février pour avoir leurs décisions d'affectations. «Les travaux sont presque achevés et nous avons installé, dimanche dernier, une entreprise pour la viabilisation du site. Les logements seront livrés à partir du mois d'avril avec toutes les commodités (gaz, électricité, eau, artères bitumées...). Pour les souscripteurs qui n'arriveront pas à verser la dernière tranche, ils seront mis en demeure avant d'être remboursés par l'agence qui va enlever une pénalité de seulement 5% de l'apport personnel versé jusqu'à ce jour», conclut-il. Il est à noter que le projet qui comptait 542 logements en 2004 contient actuellement 590 logements après des extensions décidées par l'agence foncière.
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