Les banques entament, à partir du 1er août prochain, le traitement et le
rééchelonnement des dettes des petites et moyennes entreprises productives. Ces
entreprises productives auront, une fois les textes d'application de la LFC 2011 publiés, la possibilité
de choisir entre le Credoc ou la remise documentaire.
Ces annonces ont été faites par Abderahmane Benkhalfa, délégué
général de l'Association des banques et établissements financiers. Il s'agit
d'une traduction des mesures en faveur de l'entreprise décidées le 28 mai
dernier à l'issue d'une réunion de la tripartite. A l'occasion, le gouvernement
avait donné son accord pour «participer au rééchelonnement des créances en
défaillance» et a encouragé les «banques à rééchelonner les créances des
entreprises en difficulté, avec un différé de trois années durant lesquelles le
Trésor public prendra en charge les intérêts». Il avait été également décidé
que la banque créancière procéderait à l'annulation des agios réservés pour
l'entreprise bénéficiaire du rééchelonnement. Le gouvernement avait incité les
banques à maintenir à 5,5% le taux d'intérêt pour le crédit à l'investissement
et s'est engagé, via le Trésor public, à prendre en charge 2% sur cet intérêt
applicable aux crédits bancaires d'investissement aux petites et moyennes
entreprises. Il avait également invité les banques à accorder un «différé sur
les crédits aux petites et moyennes entreprises exclusivement destinés à
l'investissement». Le communiqué de la Tripartite soulignait que le différé sera «de 3
années sur les crédits d'investissement à moyen et long terme (5 à 7 ans), et
de 5 années sur les crédits à long terme (plus de 7 ans)». Il restait à en
instituer les mécanismes pour les rendre effectives. Et selon le délégué
général de l'Abef, les groupes de travail issus de la Tripartite sont sur le
point de terminer les études et de présenter les mécanismes pour le traitement
et le rééchelonnement des dettes des PME. Les banques, qui, a-t-il dit, agissent
sous supervision des pouvoirs publics, retiennent un certain nombre de critères
pour déterminer les entreprises qui peuvent bénéficier de ces mesures. La
«principale condition est le dynamisme de l'entreprise dans son marché», a-t-il
souligné. Partant de cette condition, a-t-il déclaré à la radio nationale, «l'entreprise
aura la responsabilité de sa propre relance suivant un plan qu'elle élaborera
elle-même». Sa dette sera traitée sur la base des agios accumulés qui seront
revus pour être supprimés partiellement ou totalement. Il sera appliqué également
un rééchelonnement des anciennes dettes.
Abderrahmane
Benkhalfa a indiqué également que les PME productives
(de services et de marchandises) vont pouvoir choisir entre recourir au crédit
documentaire (Credoc) ou bien la remise documentaire immédiatement après la
parution des textes d'application de la loi de finance complémentaire 2011. La
remise documentaire est, a-t-il dit, d'après les spécialistes, moins coûteuse
et moins contraignante que le Credoc. Une fois ces textes parus, les banques
vont faire un effort d'explication en direction des PME au sujet de ces modes
de paiement.
La remise documentaire, qui
devient un choix possible pour les PME productives, explique un spécialiste
dans un article paru dans Maghreb Emergent, «est un mode de paiement où
l'exportateur remet à sa banque des documents (généralement des documents de
transport) qui permettront à l'importateur de retirer sa marchandise dans le
port de destination. La banque de l'exportateur envoie ces documents auprès de
la banque de l'importateur en la chargeant de remettre lesdits documents à
l'importateur contre paiement (ou contre acceptation d'un effet de commerce à
échéance)». Ce mode de règlement, estime-t-il, «est un peu plus sûr que le
virement puisque l'exportateur sait que la marchandise ne peut être retirée que
si l'importateur le règle». Il avait également souligné que dans la pratique
internationale, la remise documentaire est utilisée dans environ 10% des
règlements avec des frais bancaires minimes surtout constitués de frais de
courrier.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 19/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salem Ferdi
Source : www.lequotidien-oran.com