Algérie

Rééchelonnement de la dette grecque : la BCE craint le pire



Le clivage entre les deux, la BCE et l’Allemagne, ne cesse de s’approfondir sur la question de la participation des créanciers privés dans le nouveau plan d’aide à la Grèce, rapporte l’agence Reuters. Alors que Berlin veut rééchelonner la dette publique grecque, la BCE estime que cela ressemblerait dangereusement à une restructuration et aurait donc des conséquences désastreuses sur le secteur bancaire grec et européen. Si l’Allemagne était initialement plutôt isolée, il semblerait d’après le Spiegel qu’un compromis se dessine avec ses partenaires réticents. Les créanciers privés pourraient être appelés à participer à hauteur de 20 à 35 milliards d’euros, affirme l’hebdomadaire allemand. Si rien n’est encore décidé, la zone euro n’a en tout cas pas complètement tourné le dos à cette solution puisqu’elle a déclaré vendredi qu’elle analysait «la faisabilité d’un rééchelonnement» sur une base volontaire. Il s’agit de rallonger la durée des prêts. L’Allemagne propose d’allonger de sept ans les maturités pour toutes les obligations en circulation. Contrairement à une vraie restructuration, l’idée est qu’en fin de compte les investisseurs soient remboursés à 100%. Cela réduit les besoins de financement de la Grèce pendant quelques années et lui donne donc plus de temps pour travailler à l’assainissement de ses finances publiques sans avoir à se préoccuper de se refinancer sur les marchés. A priori, «la Grèce pourrait suspendre pendant sept ans le remboursement du principal et n’aurait à payer que les intérêts», explique Cyril Régnat, stratégiste chez Natixis. Si les Etats acceptent en plus de baisser le coupon (les intérêts versés chaque année aux porteurs d’obligations), alors cela permet en plus de réduire la charge de la dette et donc le déficit grec. Toutefois, la BCE craint que ce rééchelonnement soit assimilé à un «événement de crédit» s’il n’est pas volontaire. Ainsi, selon elle, ce rééchelonnement va créer une réaction en chaîne dans tous les maillons faibles de la zone euro. La BCE détient elle-même des milliards d’euros d’obligations publiques grecques, soit directement soit au travers des garanties fournies par les banques en échange de ses prêts. Cela explique peut-être, selon certains observateurs, sa crainte de les voir perdre de leur valeur. Mais les pertes éventuelles de la BCE seraient au final comblées par ses «actionnaires», les Etats européens, et en premier lieu l’Allemagne.
 


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