Le gouvernement a, désormais, exclu le recours au Trésor public pour éponger la dette des entreprises publiques, comme l'a rappelé Abdessalem Bouchouareb à la conférence économique d'Alger. Cette démarche est la plus rationnelle puisque, aujourd ?hui, à quelques rares exceptions, l'enjeu majeur de tous les gouvernements est la réduction graduelle de leur déficit public à travers des mesures économiques et sociales souvent douloureuses. Même avec des réserves de change appréciables, autour de 200 milliards de dollars, l'Algérie ne peut plus se permettre de puiser dans le Trésor public pour couvrir des erreurs de gestion. Les pouvoirs publics ont fait, jusque-là, de louables efforts pour soutenir les entreprises nationales en difficulté et leur permettre de vivre du produit de leurs ressources. L'intervention de l'Etat, si elle était indispensable au moment des grandes réformes, celui du passage d'une économie planifiée à une économie de marché, ne pouvait pas être indéfinie. C ?est aux entreprises d ?être performantes en plaçant sur le marché un produit compétitif et de qualité, car le gouvernement algérien ne peut pas, d'un côté, mener une politique de désendettement extérieure, décidée par le président Abdelaziz Bouteflika vers la fin des années 2000, et qui a été un très grand succès, et se montrer indéfiniment laxiste en matière de dette interne, de l'autre. Si la dette extérieure est à sa plus simple expression, puisqu ?elle a été ramenée de 33 milliards de dollars en 1999 à moins de 4 milliards de dollars quelques années plus tard, dont seulement 700 millions de dollars sont de caractère public ?le reste incombant aux entreprises?, ce n'est pas le cas de la dette interne. Celle-ci se situe à près de 40 milliards de dollars, soit 22% du PIB, selon la loi de finances pour poiur 2015. La chute des prix du baril de pétrole alerte aussi sur le gaspillage et les importations tous azimuts de produits de consommation qui inondent le marché au détriment de la production nationale. La facture globale des importations de véhicules de tourisme, de céréales, de lait et des médicaments, pour ne citer que ces produits, est en constante augmentation et s ?évalue en milliards de dollars. Une somme d ?argent colossale dont une bonne partie pourrait être investie en Algérie pour générer plus de croissance et créer plus d ?emplois. Une richesse nationale renouvelable qui contribuerait à réduire le poids de la dette interne. C ?est par la croissance que doit s ?effectuer logiquement le remboursement de la dette intérieure. Les réserves de change est un simple fonds de garantie qui aiderait précisément à encourager l ?investissement productif et le partenariat entre entreprises algériennes et étrangères, qui, seul, peut sortir l ?Algérie de sa forte dépendance aux hydrocarbures et réduire sa dette intérieure.
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Posté Le : 08/11/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : N A
Source : www.horizons-dz.com