Le pétrole et le gaz continueront à dominer le marché pendant des
dizaines d'années. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil qui
s'exprimait à Cancun (Mexique), s'est dit «foncièrement opposé à toute
politique qui Å“uvrerait à une réduction forte et brutale de la consommation des
combustibles fossiles». «En tant qu'exportateur de pétrole et de gaz, nous ne
sommes pas à l'aise quant à toutes ces politiques annoncées ou planifiées pour
réduire fortement et dans de court délai la consommation des combustibles
fossiles», a soutenu le ministre lors de la 12ème réunion ministérielle du
Forum international de l'énergie (IEF), tenu à Cancun. Le Forum est d'ailleurs
unanime sur le besoin de développer «toutes les sources d'énergie, fossiles,
renouvelables et nucléaire pour les pays qui choisissent cette option», ont
conclu les trois pays organisateurs, le Mexique, l'Allemagne et le Koweït, qui
accueillera la 13e édition en 2012.
«Les capacités non utilisées de
pétrole et de gaz sont déjà significatives et elles croîtront vraisemblablement
dans le proche avenir, une croissance qui va accentuer les incertitudes et
limiter l'investissement pour augmenter les capacités dans les activités en
amont et tout au long de la chaîne industrielle», prédit Chakib Khelil. «De
telles incertitudes, ajoute le ministre, confirment la grande divergence qui
entoure la taille du marché pour le pétrole OPEP à l'horizon 2030 qui ont
caractérisé les prévisions affichées dans les documents soumis pour cette
session par l'OPEP et l'AIE».
Tout en qualifiant les actions du
cartel du pétrole de «responsables et décisives» visant à équilibrer l'offre et
la demande globales de pétrole et stabiliser le marché, le ministre de
l'Energie et des Mines affirmera que la réponse au défi des incertitudes
appelle à «plus de transparence dans le fonctionnement des marchés, en
particulier financiers, de meilleures données et informations sur les marchés
physiques et d'un dialogue productif, qui va au delà de l'immédiat, entre tous
les acteurs». «Nous devons tous agir afin d'améliorer la régulation des marchés
financiers qui va, au delà de plus de transparence, limiter les variations
extrêmes, telles celles observées en 2008», a-t-il soutenu.
Les pays producteurs et
consommateurs de 90% de l'énergie mondiale veulent rendre le marché mondial
«aussi transparent que possible» pour réduire «l'instabilité» des prix qui a
affolé les cours du brut depuis deux ans, ont-ils déclaré mercredi à Cancun. La
déclaration ministérielle signée par 66 pays à Cancun souligne «une nette
volonté de renforcer le dialogue entre producteurs et consommateurs pour
réduire l'instabilité des marchés de l'énergie. Les marchés sont encore sous le
coup du «yo-yo» des prix depuis la dernière réunion du Forum en 2008: record à
la hausse à 147 dollars le baril, puis chute à 32 dollars durant la crise
économique mondiale et rétablissement autour de 80 dollars. Les acteurs
présents à Cancun ont décidé de rédiger une charte qui encadrera le dialogue
producteurs-consommateurs. Son texte doit être rédigé d'ici un an, et approuvé
par les ministres.
Chakib Khelil a plaidé, par
ailleurs, pour une «amélioration du cadre réglementaire régissant les marchés
dans une démarche globale concertée qui vise la sophistication croissante des
marchés financiers». L'idée d'organiser des rencontres régulières des
régulateurs «sera certainement utile», selon Khelil, qui n'omet pas de saluer
au passage le Système de collecte de statistiques pétrolières, appelé JODI,
dont l'extension au gaz naturel «serait, dit-il, utile vu l'importante capacité
inutilisée de production de gaz naturel qui va croître imposant plus de
difficultés à l'industrie du gaz et provoquer de futurs déséquilibre et
volatilité». L'Algérie recommandera une réduction de la production «le 19 avril
à Oran, au Forum des pays exportateurs de gaz», car le prix actuel à 4 dollars
sur le marché spot «n'est pas viable», selon Chakib Khelil. «Aucun investisseur
ne prendra la décision d'investir et de produire, s'il n'a pas une probabilité
raisonnable que sa production trouvera un marché à un prix rémunérateur»,
a-t-il affirmé.
La récente volatilité des marchés
de l'énergie, même ayant eu quelques bienfaits pour les producteurs et les
consommateurs, restera, poursuit le ministre, un défi à relever et pour lequel
un Forum international de l'énergie «renforcé au profit de tous» devrait être
prochainement prévu. Co-organisateur du prochain Forum ministériel de 2012 au
Koweït, l'Algérie travaillera dans cet objectif afin de réaliser des «progrès
concrets d'ici là», a-t-il affirmé.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 04/04/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine L
Source : www.lequotidien-oran.com