Algérie

Redressement de l'économie nationale Le lourd fardeau !



L'absence de changement politique qui a duré deux décennies de suite, a encastré l'Algérie dans une situation extrêmement difficile à remonter. Le cas de l'économie nationale qui s'est contractée tout au long de cette période, dans un climat d'hyperinflation et de baisse continue des ressources tirées de la rente pétrolière. La chute des prix des hydrocarbures sur le marché mondial depuis la mi-mai 2014 a eu en Algérie pour conséquence immédiate une chute des recettes budgétaires et une explosion du déficit public. Mieux encore, la production pétrolière du fait du manque d'investissement a atteint ses plus bas niveaux. Les revenus se sont amenuisés et les activités de recherche et d'exploration ont diminué. Cinq appels d'offres lancés par la Sonatrach pour l'exploration depuis des années sont restés infructueux : stagnation de la production et l'exploration d'une part, et la baisse des réserves de change, d'autre part surtout lorsque l'on sait que les recettes d'exportations des hydrocarbures revêtent encorne un caractère vital pour le pays et son développement socio- économique.L'hyperinflation, provoquée par le croissant déficit public et l'envolée des prix de produits locaux et ceux importés ont considérablement causé la dépréciation du dinar, la forte érosion du pouvoir d'achat des ménages, stagnation du SNMG alors que les investissements ont diminué dans un environnement des affaires toujours très difficile, réduisant les capacités des entreprises. Pour pallier ce manque à gagner pour l'économie nationale, et son financement, le gouvernement défunt de l'ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a fait fonctionner la planche à billets, espérant compenser ainsi le déficit budgétaire. Une stratégie dangereuse ont souligné les économistes ; " le choc d'inflation risque d'être brutal ".
C'est dire que le choix de la planche à billets pour financer le déficit, n'a pas résolu totalement la crise budgétaire. Et pour la résoudre comme l'estiment les financiers et économistes, il faut des réformes en mesures d'équilibrer à terme les budgets : " réformes des subventions, réformes fiscales ", mais " surtout réformes de l'environnement des affaires " pour pouvoir créer de la richesse indépendamment des cours des hydrocarbures. L'important degré atteint par l'inflation se poursuit. Toujours selon les économistes, lorsque les réserves de change, descendront en dessous d'une année d'importations, la dépréciation du dinar deviendra inévitable et le choc de l'inflation risque d'être encore plus brutal.
La Banque d'Algérie (BA) dans une note précédente, avait explicitement estimé que le recours de l'Algérie à la planche à billets était " dés le début injustifié ". La Ba a même qualifié de " paradoxe " l'appel insistant, lancé en avril 2017 par les initiateurs de ce financement, une " Task-Force " installée apurés de la " Primature " de l'époque, estimant que la situation en Algérie durant les premiers mois de 2017, était " loin de présenter des similarités avec les cas exposés dans la note des experts (Etats-Unis-Europe-Japon) qui seraient susceptibles de justifier le recours au financement non conventionnel, dans notre pays ".
En plus, les instruments conventionnels de politique monétaire " n'avaient pas atteint leurs limites ", rappelle encore la note de la BA, en ajoutant qu'à ce stade, les banques ne présentaient au financement, par la Banque d'Algérie, (opération d'open market et réescompte) que des titres publics.
D'autre part, la Banque d'Algérie voulait s'assurer que les liquidités bancaires qui seraient libérées allaient effectivement servir le financement de l'économie, mais elle était sceptique sur cet objectif(?) Effectivement, entre la mi-novembre 2017 et la fin janvier 2019, sur les 6.556, 2 milliards de dinars mobilisés par le Trésor public auprès de la BA au titre du financement non conventionnel, 3.114,4 milliards dinars seulement, soit près de la moitié, ont été injectés dans l'économie.
Ainsi, le FM, qui avait affirmé dans un rapport que l'Algérie devait saisir les opportunités qui se présentent à elle pour " atteindre le double objectif de stabilisation macroéconomique et de promotion d'une croissance durable ", a estimé que ces mesures risquent d'aggraver les déséquilibres, d'accentuer les tensions inflationnistes et d'accélérer la perte de réserves de change, ce qui créera un environnement économique qui ne sera propice ni aux réformes, ni au développement du secteur privé ".
Depuis le mois de mai dernier, le gouvernement actuel a adopté une nouvelle approche visant à préserver les réserves de change du pays à travers notamment la limitation du recours à l'importation aux besoins réels du marché national, ainsi que par l'encouragement de la production nationale. Cette nouvelle approche a été suivie au mois de septembre dernier par l'annonce faite par le Premier ministre, Noureddine Bedoui de mettre fin au financement non conventionnel de l'économie. M. Bedoui a souligné que cette décision avait été prise dans le but de sauvegarder l'avenir des générations futures. Ce sont là les lourdes responsabilités que chacun de nous doit assumer pour la préservation des chances et droits des futures générations, qui ne doivent aucunement être hypothéqués, a-t-il affirmé, faisant état de " l'abandon définitif du financement conventionnel ".
Selon les chiffres officiels du ministère des Finances, les réserves de change, qui s'élevaient à 169 milliards de dollars avant la crise pétrolière de 2014, ont reculé à 72, 6 milliards de dollars à la fin avril 2019, contre 79, milliards de dollars à la fin de l'année 2018, soit une baisse de 7, 28 milliards en quatre mois. Le matelas de devises continuera de diminuer pour atteindre 66, 7 milliards de dollars en 2020, soit 17, 8 mois d'importations.
La Loi de finances 2020, avertit que l'Algérie fera face à une baisse de ses recettes de 8,3 % et ce, malgré une hausse de 5,3 % de la fiscalité ordinaire.
Cette baisse globale des recettes s'explique par le fait que le gouvernement anticipe un recul de la fiscalité pétrolière en 2020. Pour financer ce déficit budgétaire, qui est estimé entre 1.800 milliards de dinars par certains experts.


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