Algérie

Redouane Nehar, le pari de fédérer autour de la musique



Très suivis et relayés, les lives que diffuse le bassiste Redouane Nehar apportent un peu de lumière à un quotidien devenu étouffant, et la bonne humeur et le style très décontracté de ses collaborations y sont assurément pour beaucoup.Ingénieur de formation, bassiste chevronné qui s'est engagé à maintes reprises pour la défense des droits des artistes, Redouane Nehar est un musicien à qui tout réussit. Tournées internationales avec les plus grands noms de la musique algérienne actuelle et collaborations avec des musiciens étrangers, il a lancé dernièrement une série de featuring à travers des lives diffusés chaque jour sur son compte Facebook et dans lesquels il reprend des classiques du rock, du blues et de la musique algérienne.
Très suivis et relayés, ces lives apportent un peu de lumière à un quotidien devenu étouffant, et la bonne humeur et le style très décontracté de ses collaborations y sont assurément pour beaucoup. Qu'ils soient deux, trois, ou même une demie douzaine à se partager l'écran, en atteste la dernière en date en hommage à Idir, qui a réuni, entre autres, Cheikh Sidi Bémol, Belaïd Abranis ou encore Amar Amarni, où le seul mot d'ordre était : plaisir et partage.
Passer d'un quotidien rythmé par les concerts, des enregistrements en studio ou de simples rencontres avec d'autres compères à une inertie de plusieurs semaines n'est, certes, pas évident. "En essayant de garder un semblant de rythme, explique Redouane Nehar, j'ai voulu me faire plaisir et faire plaisir en reprenant des génériques TV , des chansons, etc. Puis, j'ai commencé à faire des duos, des trios. Cela a fonctionné, et franchement, c'est plaisant." En vérité, on a plus l'impression de voir de vieux amis se retrouver le temps d'une reprise, même si certains d'entre eux habitent à l'autre bout du monde, et c'est exactement cette sensation et ce sentiment d'appartenance, fédéré par la seule force de la musique, qui fait le succès de ces petits moment de détente.
C'est aussi cette capacité de fédérer des gens autour de lui qui l'a propulsé au devant de la scène, il y a un an, concernant l'affaire des artistes non rémunérés par le Festival international de musique andalouse et musiques anciennes. Beaucoup d'entre eux ont eu gain de cause, et le directeur dudit festival a même été limogé. Pour Nehar, la cause principale de ces comportements à l'égard des artistes "est le musicien lui-même et l'amateurisme de certains qui se laissent faire ou se taisent". La faute incombe également, selon lui, "au commissariat du ''' qui a abusé des participants sur une période de trois ans, en ne payant que les groupes venus de l'étranger". L'affaire avait fait beaucoup de bruit à l'époque, et même si la plupart ont eu gain de cause, le risque que cela se répète n'est pas à écarter, selon le bassiste.
"Je ne pense pas que ce genre de comportement s'arrêtera se sitôt, mais heureusement, il a fortement diminué, car les mis en cause étaient dénoncés publiquement." Mais pour l'heure, Nehar se concentre sur sa passion, et une fois le confinement levé, ce sera, dit-il, retourner en studio d'enregistrement et accompagner des chanteurs.
Et pour ce qui est des covers, rendez-vous tous les jours sur les réseaux sociaux pour davantage de surprises !


Yasmine Azzouz


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