L'histoire se base surtout sur les faits et non pas sur les à-côtés. Une phrase qui revient, tel un leitmotiv, chez Redouane Hariati, journaliste présentateur d'une émission portant sur l'histoire, à la Chaîne I de la Radio nationale.Ce dernier a comme principal défi l'enregistrement de témoignages émanant d'anciens moudjahidine durant la Révolution nationale. Il anime, depuis deux ans, l'une des émissions phares de la Chaîne I, en l'occurrence «Hiwar Fi Dhakira». Une émission sans censure rassure-t-on. «Le mérite revient à notre ex-directeur de l'information, qui m'a vraiment encouragé avant que la programmation de l'émission ne soit validée par la direction de la Chaîne.Tout cela coïncidait avec le cinquantenaire de l'indépendance», témoigne-t-il. A 37 ans, ce diplômé en linguistique appliquée fait de son mieux pour comprendre et faire comprendre l'histoire contemporaine à ses nombreux auditeurs. Son émission passe chaque dimanche de 22 à 23h. Elle est rediffusée sur d'autres radios, comme les stations régionales, Radio Culture et en podcast sur le site Internet de la Radio algérienne. «Même des radios arabes ont diffusé mon émission dans le cadre des échanges de programmes inter-radios. Mieux, des médias nationaux et étrangers (journaux, sites internet?) ont répercuté quelques révélations diffusées à travers mon émission.Cela ne peut que m'encourager», dit-il fier. «Je me déplace régulièrement chez mes invités pour enregistrer leurs témoignages historiques. Leur âge moyen avoisine les 90 ans. On doit profiter d'eux tant qu'ils sont en vie pour prendre en considération leurs déclarations, souvent inédites», raconte-t-il.Des vérités sont tellement difficiles à cacher que ses invités avouent, selon ses dires, que le fait de témoigner constitue une véritable thérapie pour eux. «Dans mon travail, je me base sur la Révolution nationale et parfois même sur la période post-indépendance. Comme vous le savez, l'histoire est un enchaînement de faits et on doit sauvegarder ce cordon ombilical pour mieux comprendre les événements historiques», ajoute-t-il.Interviewer une personne de 90 ans n'est pas une sinécure pour un journaliste. Les trous de mémoire, l'humeur changeante? de ces octogénaires et nonagénaires nécessitent non seulement du professionnalisme chez le journaliste, mais des qualités comme la patience et l'esprit de recherche pour éviter les déraillements dus à l'âge. «Avant d'entamer une interview, je dois préparer mon sujet un mois à l'avance, et ce, pour mieux le maîtriser. Certains invités nécessitent une dizaine d'épisodes et quatre mois d'enregistrement et de montage. On ne peut pas jouer avec l'Histoire !» insiste Redouane Hariati. «J'ai enregistré Ahmed Mehsas un mois avant sa mort.Omar Ramdane a révélé que vers 1960, une délégation de la Wilaya IV était partie chez de Gaulle pour négocier l'indépendance de l'Algérie. Taleb Ibrahimi défend la thèse de l'empoisonnement de Houari Boumediene. J'ai pris le témoignage de Sid Ali Abdelhamid, longtemps marginalisé et qui n'est jamais passé sur les ondes de la Radio nationale. Tahar Zbiri avait tellement de choses à dire que ses témoignages ont nécessité douze épisodes. Bref, mon but est d'être ouvert à tous les moudjahidine capables d'apporter un plus à l'écriture de l'Histoire de l'Algérie», conclut-il.
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Posté Le : 02/11/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Benzerga
Source : www.elwatan.com