Algérie

Redonner au monde rural ses lettres de noblesse



Redonner au monde rural ses lettres de noblesse
Le Bassin méditerranéen est celui qui capitalise le plus d'expériences et d'histoires communes dans le monde de par sa pluralité et sa religiosité. Tant au niveau national ou transnational.Les trois continents: l'Afrique, l'Asie et l'Europe se partagent cet espace d'échanges de convivialité et parfois d'animosités. Si aujourd'hui le bassin n'a pas encore sa fonction pacifique de par les deux conflits de Chypre et de Palestine, il reste un exemple du «peut mieux faire s'il le veut». Sur les différentes berges du bassin méditerranéen, les populations ont vécu ce dernier siècle les affres des deux guerres mondiales et des guerres de libération et de décolonisation. Ils continuent de vivre ensemble celle de l'oppression du peuple palestinien qui perdure et du conflit créé de toutes pièces en Syrie par les pays du même bassin, toutes ces guerres en plus des conflits internes, comme la décennie noire d'Algérie ou le conflit de l'ex-Yougoslavie ou encore le monde rural syrien. Toutes ces actions ont touché le monde rural en le déséquilibrant et le vidant de ses populations. Ainsi les possibilités du monde rural ont été et sont réduites à néant. Dans tous ces pays qui se partagent le même climat en sus de la même mer pour ne pas dire le même père Ibrahim (qlsssl), il y a presque la même morphologie géographique pour les pays du nord et le même Sahara pour les pays du sud. D'où un monde rural avec ses populations ayant des comportements et règles presque similaires et presque identiques avec les mêmes coutumes alimentaires sauf celles proscrites par les livres saints. L'huile et le pain pour certains et le pain et le vin pour d'autres. La force qui unit les peuples de la Méditerranée réside en les formes de travail, qu'ils soient des berges du nord ou celles du Sud. Ce sont les mêmes outils et le même calendrier agricole sauf pour les appellations. Ce calendrier agricole n'est pas en usage ailleurs dans d'autres contrées, c'est la loi de la nature. Celle qui privilégie le bassin méditerranéen. Les peuples de la Méditerranée atteindront le milliard d'habitants en 2020. Les limites de l'espérance de vie sont repoussées vers presque le siècle et le rajeunissement de certaines populations surtout celles des rives sud font que la population soit en nette augmentation. Cette population doit trouver quoi consommer à partir de 2020 et au-delà. Le déséquilibre entre les systèmes en vigueur au Nord et celui du Sud sont flagrants. Si pour les pays du sud et en particulier le nôtre à qui les engrais fertilisants étaient interdits pour limiter les productions, il faudrait ajouter à cela le très peu de surfaces agricoles exploitées (près de 2,5 millions d'hectares de surface fertiles et utiles en jachère décennale et en suspens juridiquement). Pour consommer il fallait importer. Les industriels et importateurs algériens n'ont pas été patriotes et cette situation les arrangeait. Plus le besoin était fort plus sont importants les bénéfices qui sont engrangés. Au lieu de mobiliser leurs fonds financiers pour relancer une industrie agroalimentaire en Algérie, ils se sont focalisés sur l'importation tuant le tissu industriel qu'ils auraient pu mettre à niveau et en profiter plus. Dans la finalité, ils étaient et probablement le sont de connivence avec les surproducteurs des pays du nord de la Méditerranée. En Europe c'est la surproduction soutenue par la PAC et la «normalisation obligatoire» des caractéristiques physiques des produits agricoles: exemple toutes les courgettes ou toutes les carottes ou tous les navets doivent se ressembler. Les petits producteurs vivriers et du monde rural qui assuraient la pérennité des produit du terroir se sont vu relégués à la faillite et à la disparition. Ils sont remplacés par une agriculture assistée par ordinateur et soutenue par les grandes surfaces commerciales. Voici en quelque sorte le diagnostic d'une situation qui était pour les pays du sud une punition de par la rétention des engrais et fertilisants, qui, en fin de compte, est bénéfique actuellement pour nos terres qui ne sont pas sursaturées par les produits chimiques. Et ce qui est malheureux pour l'ensemble des pays du bassin dont la main d'oeuvre vieillissante et sans relève pose problème. Cette problématique a été soulevée dernièrement par tous les dirigeants clairvoyants des pays méditerranéens. Sauf pour ceux qui continuent de fermer les yeux et qui ont tenté de faire du lobbying pour certaines de leurs productions industrielles lors de la 10e réunion des ministres de l'Agriculture des Etats membres du CIHEAM qui s'est tenue dernièrement à Alger au lieu de rechercher et de proposer des solutions d'abord pour leur rif et ensuite pour les pays du bassin auquel ils appartiennent.




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