Le président du Forum des chefs d'entreprises, Rédha
Hamiani, a estimé, hier, que le crédit à la
consommation représente un problème et un gros risque pour le pays, du moment
que la destination de toutes les masses salariales qui vont être distribuées
reste inconnue.
Pour le président du FCE, venu hier à Oran pour une rencontre avec les
opérateurs économiques à la chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie (CCIO), les dernières augmentations des salaires
décidées par le gouvernement auront leur impact sur l'économie du pays et vont
peser, par conséquent, lourdement sur l'immobilier et les importations. «On a
augmenté les policiers, les travailleurs de l'éducation et autres. Cette masse
d'argent va peser lourdement sur l'immobilier. Plus on donne de salaire et plus
l'importation augmente», a souligné M. Rédha Hamiani lors des débats animés avec les opérateurs économiques
qui considère qu'il faut être capable de faire la
distinction entre l'instrument de relance et la préservation de la production
nationale.
Le premier responsable du FCE, bien
que satisfait des résultats de la tripartite, tenue au mois de mai entre les
représentants du gouvernement, le patronat et l'UGTA
qu'il a expliqués, hier, à l'assistance, s'est montré perplexe sur l'avenir de
l'économie nationale. Une politique économique floue, selon le conférencier, et
qui doit désormais aller dans le détail sur toutes les mesures décidées et
dispositifs mis en place. Ce que regrette, d'autre part, le président du FCE
est la défaillance des autorités en matière de contrôle et de régulation
arguant que «personne ne fait des évaluations et personne n'est interpellé sur
ce qu'il a réalisé comme projet». L'autre inquiétude exprimée par M. Hamiani réside dans l'identification des acteurs
économiques dans le futur si actuellement «les IDE ont levé le pied. On ne
compte plus sur les étrangers pour développer le pays. Le secteur privé ne
représente pas encore une force économique qui s'impose et le secteur public
qui n'est pas encore sorti d'une restructuration éternelle et constamment en
train de recevoir des fonds», analyse M. Hamiani. Pour
bien résumer la situation, le président du FCE dira : «L'Etat se réintroduit à
tous les niveaux. Les entreprises du secteur privé se limitent à faire de la
sous-traitance et de la transformation. Il n'y a pas de théoriciens de la
croissance et on ne sait pas de quoi sera faite l'Algérie de demain».
A propos des dispositions décidées lors de la tripartite, M. Rédha Hamiani annonce qu'elles
seront effectives au mois de juillet prochain. Il fera savoir, également, qu'une
autre réunion de la tripartite est prévue au mois de septembre prochain tout en
exprimant la volonté du FCE de prendre part à cette rencontre pour transmettre
les préoccupations des opérateurs économiques. Il insistera dans ce cadre sur
l'application stricte de toutes les décisions prises, sur le terrain. Il a tenu
sur ce point à attirer l'attention de l'Etat sur la non concordance entre ce
qui est décidé et ce qui est appliqué sur le terrain. Parmi les nouveautés des
décisions prises lors de cette tripartite, M. Hamiani
évoque la création de sociétés de capital-risque et des fonds d'investissement
par wilaya. L'autre nouveauté est l'annulation de l'hypothèque du patrimoine
personnel. Les investisseurs qui empruntent de l'argent ne seront plus obligés
d'hypothéquer leur maison ou appartement.
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Posté Le : 20/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mokhtaria Bensaâd
Source : www.lequotidien-oran.com