Algérie

Redéfinir le concept de démocratie



Redéfinir le concept de démocratie
Au regard des concepts utilisés par la classe politique, il n'y a absolument aucune raison pour dire que l'Algérie n'est pas un pays vraiment démocrate. Malheureusement, à ces mêmes concepts, les contenus sont très contradictoires. Ils utilisent le même vocabulaire, mais ne se comprennent pas du tout.Alors, quel nouvel ordre politique national voulons-nous ' Lequel sommes-nous en train d'instaurer' Si l'interrogation " pointe " le camp du pouvoir, il sera bien entendu répondu que c'est la démocratie qui va être instaurée, qu'elle sera rendue irréversible par la révision prochaine de la Constitution, et que c'est l'une des conditions à satisfaire pour éliminer toutes les menaces qui pèsent sur le pays. Si l'interrogation pointe plutôt le camp de l'opposition (des oppositions), il sera bien entendu répondu que le pouvoir est en train d'instaurer l'autoritarisme. D'autres préfèrent le mot de dictature. L'opposition s'affirme démocrate et ajoute qu'elle serait montée au pouvoir si le système politique national en vigueur était vraiment démocrate. La classe politique qui active légalement, dans son ensemble, est pour la démocratie, les droits de l'homme, l'alternance politique, des élections libres, une libre opposition, une séparation des pouvoirs, une presse libre. Une presse libre ' Pour le pouvoir, il s'agit d'une presse responsable. Pour l'opposition, il faut libérer la presse de toute contrainte.La perception politique de la liberté de la presse est fonction de la distance par rapport au pouvoir. Plus on se rapproche du pouvoir, plus il est répété qu'il faudrait une presse responsable. Dans le camp d'en face, il est bien précisé qu'il faudrait une presse libérée de toute contrainte. Avec des perceptions aussi contradictoires, antagonistes même, les deux camps, de part et d'autre de la ligne de fracture, ou plutôt des lignes de fractures, sont condamnés à continuer à s'ignorer comme si l'autre n'existait pas, ou plutôt comme si l'autre est plus qu'un adversaire, mais un ennemi à combattre. L'écart entre les perceptions politiques est porteur de dangers pour la paix et la sécurité du pays, en ce sens où il serait impossible de se concerter pour diminuer les vulnérabilités nationales. Nous semblons nous acheminer vers la militarisation des discours, avec un contenu à la rhétorique guerrière qui accorde la suprématie des intérêts de groupes sur l'intérêt national. Et encore, les idéologies ne sont pas de service en cette conjoncture, où l'opposition a opté pour leur mise en veilleuse.




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