Algérie

Réda Hamiani, président du FCE 'Les a priori sont favorables à la nouvelle équipe"



Réda Hamiani, président du FCE                                    'Les a priori sont favorables à la nouvelle équipe
Le premier responsable du Forum des chefs d'entreprise aborde la qualité du dialogue gouvernement Sellal-patronat privé.
Liberté : Quelle est votre appréciation sur la démarche du gouvernemental Sellal qui semble donner beaucoup d'importance à l'entreprenariat '
Réda Hamiani : Effectivement, la nouvelle équipe donne l'impression d'avoir des marges de man'uvres plus importantes. Et le souci qu'elle a développé dès le départ est un souci qu'on apprécie puisqu'il est orienté vers les entreprises. Donc, il y a une volonté nette de relancer surtout l'appareil de production en limitant un peu les importations. Ce qui est intéressant, c'est la série d'actions engagées qui, de notre point de vue, correspond également aux attentes du monde patronal. On était dans une position difficile par rapport au secteur informel parce qu'on était conscient des limites que posait notre économie qui n'arrivait pas à donner suffisamment de travail aux jeunes. Le marché informel a été abordé non pas pour l'éradiquer mais pour essayer de proposer des alternatives aux jeunes. Ça c'est une démarche qui, en même temps, permettait de rapprocher le marché informel de la sphère formelle et tenait compte de l'aspect social. Ce marché informel a constitué un pan de la nouvelle politique économique qui nous a donné satisfaction. De la même façon, les autorités ont tenu à améliorer la qualité des prestations du secteur public. Donc, ça dépasse très largement l'aspect économique parce que l'ensemble des citoyens bénéficie à ce titre de simplification de procédures, d'allégements, de qualité d'accueil que l'on peut constater. L'exemple qui a été pris tout de suite, c'est l'exemple des banques auxquelles on a demandé de simplifier les formalités pour ouvrir un compte. La nouvelle équipe a été aussi bien inspirée d'imposer des délais limites de traitement des dossiers. On estime que dans les questions de financement, les 45 jours qui ont été imposés aux banques constituent un pas important parce que l'horloge économique dans le monde des affaires accorde beaucoup d'importance au traitement des dossiers. Ces délais limités, on souhaiterait qu'ils soient étendus au permis de construire, au permis de lotir, aux délais d'obtention du permis de conduire et du passeport. Notre administration se permet beaucoup de largesse dans la prise en compte des préoccupations du citoyen. En plus de la lutte contre l'informel et la réhabilitation du service public, il y a un autre aspect qui nous a également intéressés et satisfaits. Ce sont les mesures prises pour faciliter les investissements. La question du financement a été abordée avec plusieurs instruments. On a les banques qui sont l'aspect le plus classique, mais à côté il y a les sociétés de leasing, sociétés de capital risque, les fonds et les caisses de garantie. Donc, il y a une volonté très nette d'élargir les possibilités d'obtention de financement pour l'investissement à travers un nombre d'institutions beaucoup plus large. Le crédit a été également rallongé. Malgré l'inflation qui, en principe, devrait alourdir un peu le coût des emprunts, ce dernier a été diminué parce que le Trésor prend à sa charge une partie du taux d'intérêt. Cette équipe gouvernementale a déjà pris des mesures qui vont, selon nous, dans la bonne direction. Enfin, il y a un aspect peut-être global mais plus important que tout et reflète la position actuelle d'une équipe ouverte au dialogue et à la concertation. On a énormément été associé par des contacts aussi nombreux que variés avec les différents ministères pour donner notre avis et voir qu'elle pourrait être la définition des nouvelles politiques économiques à l'échelon sectoriel pour chacun des ministères que nous avons rencontrés mais également l'aspect global qui nous a permis de rencontrer le Premier ministre. Le dialogue et la concertation dénotent un état d'esprit nouveau qui tranche par rapport à ce que nous avions connu avant et qui augure des jours un peu meilleurs parce qu'on estime qu'une participation active de différents acteurs économiques et sociaux amène naturellement une adhésion plus grande aux politiques qui sont le résultat de cette concertation.
On sait que le FCE a toujours été une force de propositions. D'ailleurs, vous avez proposé 50 propositions. À travers ce dialogue, est-ce qu'il est question de remettre sur la table certaines de vos propositions '
On ne lâche aucune des 50 propositions que nous avons faites parce qu'elles nous paraissent opportunes et leur bien-fondé pour nous est évident. Mais l'analyse que nous faisons actuellement au FCE, c'est que ce ne sont pas des mesures techniques, opérationnelles qui constituent à l'heure actuelle la nature des blocages que l'Algérie enregistre. On a le sentiment que c'est un verrou politique d'ouverture, de concertation et de dialogue qui est l'aspect le plus important. Dans le détail, des mesures qui seraient à prendre, il y a tout un catalogue. Le FCE a fait 50 propositions, Nabni en a fait une centaine, l'UGTA également avec 74. Lors de la précédente tripartite avec le précédent gouvernement, c'étaient plus de 200 mesures. Donc, il y a un domaine d'examen des situations vécues par l'entreprise tellement large que des propositions qui pourront améliorer le mode de fonctionnement il y en a maintenant il y en aura toujours. Mais le plus important, c'est la disponibilité des autorités à nous suivre sur ce terrain. Le plus important, c'est de faire le même diagnostic pour ensuite proposer des thérapies. Et également le plus important, c'est d'être ouvert à cette concertation et à ce dialogue. Il y a beaucoup de mesures. Elles sont toutes opportunes. Mais le plus important, c'est qu'on apprenne à travailler ensemble.


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