Algérie

Recul de la mobilisation pour cause de Covid-19



Cette faible mobilisation était prévisible eu égard aux appels lancés par des militants sur les réseaux sociaux à surseoir aux marches le temps que s'estompe cette troisième vague épidémique.Ce n'était, certes, pas la grande foule habituelle dans les rues de Tizi Ouzou pour participer à la marche du 126e vendredi de l'insurrection populaire, mais, toutefois, assez pour maintenir la flamme de la révolution, en dépit de la chaleur estivale et du rebond fulgurant du nombre de cas de contamination à la Covid-19 qui est à l'origine de l'hospitalisation de près de 500 personnes dans les structures de santé de la région.
Ils étaient environ deux mille manifestants à tenir, ainsi, contre vents et marées, à honorer ce rendez-vous hebdomadaire pour le changement radical du système.
Ce recul de la mobilisation était, à vrai dire, prévisible eu égard aux nombreux appels lancés par des militants sur les réseaux sociaux à surseoir aux marches le temps que s'estompe cette troisième vague épidémique qui ne cesse d'inquiéter dans la région.
Des appels qui sont restés vains tant la marche a fini par avoir lieu sans la participation de nombreux habitués du Hirak qui ont été dissuadés par l'évolution peu rassurante de la pandémie. De nombreux autres ont marqué leur présence, mais juste sur les accotements, sans se mêler à la foule.
Avec des masques pour les uns, sans aucune protection pour d'autres, les manifestants se sont, comme à l'accoutumée, rassemblés sur l'esplanade du stade du 1er-Novembre à 13h30, heure habituelle de départ de la traditionnelle marche en direction du centre-ville.
En avançant sur l'itinéraire habituel, la foule compacte scandait principalement des slogans appelant à la libération des détenus d'opinion qui continuent à croupir, nombreux, dans les geôles du pouvoir même après la grâce présidentielle annoncée au profit de 101 d'entre eux.
Au-devant de la marche, une large banderole sur laquelle sont collés des portraits de détenus a été déployée par des manifestants qui scandaient "Libérez les otages, libérez les détenus". Dans le tout dernier carré, les manifestants brandissaient d'imposants portraits de Sofiane Mehdeb dont ils réclamaient la libération.
Ce jeune activiste a été arrêté par la police le 12 juillet dernier, jugé et relâché, puis encore arrêté par la gendarmerie à sa sortie du tribunal et placé sous mandat de dépôt jeudi par le juge d'instruction du tribunal d'Azazga.
Sur une autre large banderole déployée par les manifestants on pouvait lire "Istiklal" (indépendance) alors que sur d'autres on pouvait lire encore "Le Hirak est la seule solution, une occasion qui ne reviendra pas".
Tout au long de l'itinéraire menant jusqu'à la place de l'Olivier, les manifestants qui brandissaient également des portraits d'Abane Ramdane et de Boudiaf scandaient les habituels slogans appelant à l'instauration d'un Etat civil et démocratique, dénonçaient la justice et aussi l'exclusion des détenus de Tizi Ouzou de la grâce présidentielle.

Samir LESLOUS




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)