Algérie

Recueillement et piété dans les mosquéesFête de l'aïd el adha



Recueillement et piété dans les mosquéesFête de l'aïd el adha
Les pratiquants arrivent par petites grappes humaines de quatre à cinq personnes. La quiétude et le silence, qui ont replié leurs ailes sur la capitale la nuit, laissent place à l'animation. La rue sort de sa torpeur. Les pratiquants, dans la localité de Raïs Hamidou, devisent paisiblement sur le parvis de la mosquée « El Houda » qui donne sur la mer. Une procession humaine se forme à mesure que l'heure de la prière approche. En bons musulmans, les fidèles mettent de côté, en cette journée bénie, animosités et différends. La fraternité et les retrouvailles prennent le dessus sur toute autre considération. Place au pardon. On se hâte de passer l'éponge sur les fautes commises, les imprudences, oublier les déconvenues et à pardonner les erreurs pour ouvrir une nouvelle page. On peut reconnaître, à leurs habits, l'origine sociale des fidèles. Des fonctionnaires, des commerçants, des retraités, des ouvriers et des chômeurs se rassemblent pour invoquer le Créateur. Ils se saluent fraternellement. Il faut dire que dans la mosquée, lieu de dévotion par excellence, les inégalités sociales sont bannies. Salutations réciproques. On s'embrasse et se souhaite, sans fausse sincérité, santé, bonheur et prospérité. « C'est connu chez nous. On oublie à pareille circonstance ses différends et on se pardonne ses fautes en vue de regarder l'avenir sous un prisme fraternel », affirme un octogénaire. L'ambiance est identique à la mosquée « El Taqwa » de Bab El Oued. Un grand nombre de fidèles se retrouve à la fin de la prière pour les salutations d'usage. Le trottoir s'avère exigu pour contenir la foule - composée de vieux, jeunes et moins jeunes - qui vient s'acquitter de son devoir. Omar est enseignant de langue arabe dans un lycée. Il ne rate jamais pareille période pour prier avec ses anciens amis. « Je suis venu de la banlieue ouest de la capitale spécialement pour prier dans cette mosquée. J'ai grandi ici, c'est pour cette raison qu'à chaque fête de l'Aïd, j'y viens avec mes deux enfants accomplir notre devoir de musulmans. C'est avec un plaisir toujours renouvelé que je revois, en cette occasion, mes amis d'enfance. Je profite également de mon passage pour rendre visite aux personnes âgées de mon ancien quartier », dit-il. Il faut dire que l'Aïd n'est pas seulement une fête religieuse, elle est aussi et, surtout, une occasion de réconciliation et de retrouvailles pour de nombreuses familles algériennes. Il est à souligner que des gosses en haillons vêtus, accompagnés de leurs parents, se rassemblent devant les mosquées pour quémander une pièce de monnaie. Une image triste qui gâche quelque peu la fête.


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