Algérie

Recueillement au cimetière de Béjaïa


Une grappe de proches, d?amis et de journalistes s?est recueillie hier sur la tombe de Saïd Mekbel, dans ce cimetière blanc de Sidi M?hamed Amokrane à Béjaïa. Un bouquet de fleurs déposé dans le prolongement d?une caresse sur la céramique tombale par le fils Nazim, des soupirs contenus et l?émotion des regards ont suffi à faire le recueillement. Point de discours, juste des mains timides, qui désherbent un géranium, et des murmures. Un peu perdu entre les tombes en gradins, l?on s?est un peu laissé à regretter que les hommes et les femmes, ceux à tout le moins qui ont prêté le serment de perpétuer la mémoire, ne soient pas plus nombreux à être du rendez-vous. Regret qui se joint à l?immense crainte de voir les petites absences faire les grandes trahisons. Et puis non, s?est-on ressaisi pour mieux se consoler. L?homme qui repose ici, comme les nombreux martyrs de la démocratie, n?a pas besoin de cérémonials bavards, juste de reconnaissance, de haltes, et surtout que l?on veille à ce qu?il ne soit pas assassiné une deuxième fois. Reste que « c?est terrible tout de même ! On a de plus en plus l?impression que le souvenir et la fidélité sont l?affaire des familles », relève Nacéra, une militante qui ne comprend pas que tous les sacrifices consentis se prolongent à peine en évocations occasionnelles et isolées.
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