Algérie

Recueil : Hommage à l?errant de Mohamed Sehaba



La langue du vent Auteur impénitent de la modernité, Sehaba tangue une nouvelle fois avec sa langue dans son nouveau recueil Hommage à l?errant paru aux éditions Les mains secrètes collection encre rouge. Ses mots sont des souffles épiques de la vie et une reconstruction de l?univers du poète. Sans conformisme classique ni dogme scolastique, le poète s?offre les libertés qu?il faut pour dire son monde,? le concret et le ressenti ? ses errances, ses souhaits et ses reprises du c?ur. Sehaba ne décrit pas les choses, il les sent et nous les fait ressentir dans sa veine gorgée de poésie, d?images fantasmagoriques, de nuances, loin des sentiers battus, des sentiers connus, de l?archétype usé et abusé. Son esthétique du mot ne dédaigne rien et tout est prétexte à façonner le sens dans ses lectures multiples, bigarrées, intouchables. Son poème s?éclate en mille pistes de réception et en autant d?interrogations. Sehaba raconte les ici et les ailleurs sans délimitation physique. Il est géographe du sens avant d?être citoyen d?une contrée. Ses ici et ses ailleurs sont décrits avec des expressions qui lui sont propres et dans ses perceptions. Le poète revisite la voix des hommes qui se sentent seuls mais aussi ceux qui veulent réunir leur destin. Le sentiment développé n?est jamais une lecture définitive, une prise de décision irréversible, un mode de conduite. C?est une lecture, un cri, un besoin d?expression, une envie de dire et de se dire autrement, une recherche de soi ininterrompue, une quête de la quête, un éloignement des ?illères, une cassure du carcan. Ses vers ne s?enferment dans aucune case, ne se lisent sans aucune limite, si ce n?est la limite du vent. Ils ne se reconnaissent aucune servitude car sentis comme les témoins du vent, le vent transfrontalier, le vent casseur des calculs du géomètre. Sa géométrie, c?est la géométrie du c?ur qui la guide, qui l?irrigue, qui lui parle. Ses sept longs et magnifiques poèmes sont des passerelles pour faire découvrir le monde. Ils sont aussi, quelque part, un v?u pour l?échange, une méditation autour du cosmos qui nous unit, qui nous révolte, qui nous fait douter de notre humanité. Il y a de la colère dans les vers de Sehaba, mais ses colères sont tranquilles, enfouies, sans anathèmes ni rapports conflictuels tonitruants ni leçon de morale. Son recueil est un consistant registre de la vie où l?autonomie des sens a un sens, où le sens n?est jamais là où l?on croit. Dans sa façon de façonner son monde des mots, Sehaba fait des allers- retours dans le temps sans suivre les chemins traditionnels, il saute le temps, galope sur les périodes, raccourcit les distances, détruit la convention, ignore les frontières, ouvre les c?urs et se découvre au sentiment humain. Dans sa dynamique d?écriture, il ne commande pas, il suggère, chuchote. Il est poète pas vendeurs de mots.


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