Les fruits tardifs de Mohamed Mehafdi est un recueil de poésies très harmonieux, mêlant délicatesse et éloquence de caractère. Dès la préface, l'auteur nous transporte dans le dynamisme de l'être et de l'esprit.Il aborde la cueillette des fruits au stade précoce, de pleine saison ou tardifs comme étant un long combat de la vie étalé à travers cinq chapitres dont les intitulés sont : la famille, la nature, le social, les divagations et les amusements. «Les fruits, quels qu'ils soient, s'apprécient différemment?
Précoces, ils sont attendus et se font désirer mais avec beaucoup de réserve? De pleine saison, ils sont comme les enfants de l'amour : rayonnants, beaux et épanouis? Tardifs, ils sont le produit d'un arbre fatigué qui s'essouffle et aspire à se reposer. Ils sont alors étalés car trop mûres et ne conviennent donc plus à ce qui est attendu d'eux car hors saison», tels sont les premiers mots de l'auteur.
A la lecture des poèmes, il y a une certaine fluidité que l'on peut savourer mot après mot et lettre après lettre. En ce qui concerne les titres des poèmes, ils sont clairement très explicites dans leur contenu. Dans un langage simple, mais avec une certaine profondeur, ce sont beaucoup d'émotion que Mohamed Mehafdi laisse transparaître dans ses vers. Il dédie certains de ses poèmes pour son père, sa mère, et même sa nièce qu'il considère comme étant d'une intelligence supérieure.
La nature dans tous ses états
Dans le second chapitre dédié à la nature, il contemple dans un langage réel «la vache tranquille qui paît en paix», «des arbres imposants et souvent séculiers», des branches «agitées qui indiquent le sens du vent» dans une forêt qui lui chuchote à l'oreille comme pour exposer ses cours et ses leçons. Il nous fait également rappeler que l'homme reste redevable aux arbres.
En effet, c'est à eux que nous devons les fruits que l'on peut savourer ainsi que l'air que nous sommes en train de respirer. Dans le volet social, il est indéniable de retrouver tout ce qui est en relation avec la réalité de la vie, notamment la misère, la famine, la vieillesse ou encore la foi. Alors que dans le chapitre intitulé «Divagations», il peut arriver de ressentir dans les écrits de Mehafdi que sa plume prend le dessus sur lui. En fait, il s'agit là de moments «durs» afin d'exprimer ses émotions. «Mes pulsions confinées se bousculent pour sortir», a écrit l'auteur.
Il parle de lui certes, mais sans être égocentrique ou encore narcissique. Il termine dans ses derniers poèmes par un chapitre que l'auteur nomme «Amusements», comme il s'est permis de le dire. Par ailleurs, l'auteur a produit de nombreux poèmes tant en arabe qu'en français, mais im a préféré rester dans l'écriture de la poésie en langue française pour des raisons socio-professionnelles. Il est aussi l'auteur d'un roman policier, un livre publié en 2017 dont le titre est On ne pardonne pas aux Algériens.
Amina Semmar
Les Fruits tardifs de Mohamed Mehafdi
Edition Necib ? juin 2019
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 14/12/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amina Semmar
Source : www.elwatan.com