Situé en plein
cœur de la ville d'Oran, le boulevard Charlemagne est malheureusement devenu un
véritable coupe-gorge où pullulent délinquants et revendeurs de boissons
alcoolisées. En l'absence d'une véritable opération d'assainissement, des
femmes de mÅ“urs légères, parmi lesquelles figurent des adolescentes, ont même
fait de cette prestigieuse artère, qui faisait jadis la fierté des Oranais,
leur lieu de prédilection. Réputé par rapport à son lugubre palmarès en matière
d'agressions à l'arme blanche, le boulevard Charlemagne n'est désormais
emprunté que par le badaud averti, pour le besoin d'un achat dicté par la
nécessité. L'existence d'une boulangerie et d'un établissement de commerce
versé dans la vente de l'alimentation générale justifie, en cours de journée,
une certaine affluence de ménagères et de pères de famille. Certaines autres
activités commerciales ont carrément disparu ou sont en passe de l'être. C'est
le cas d'un disquaire, établi sur les lieux depuis plus de 25 ans, et qui a
préféré mettre la clé sous le paillasson. Ce commerçant a confié : « Il est
impossible de travailler dans de pareilles conditions. Nombre d'altercations
ont opposé mes employés et moi-même à ces délinquants. J'ai en vain saisi
toutes les autorités, en joignant à mes requêtes, des pétitions dûment paraphées
par des habitants et des gérants de commerce. Notre but était de contribuer à
redorer le blason terni de cette partie du centre-ville de la capitale de
l'Ouest.» Le même son de cloche s'est fait entendre chez un restaurateur. «
Nombre de mes clients ont été agressés par les mêmes délinquants, qui nous
narguent à longueur d'année. Je ne peux pas réagir par crainte de
représailles», a fait remarquer notre interlocuteur. Les jours fériés et le
vendredi notamment, les lieux se transforment en un véritable marché informel
de boissons alcoolisées. Des individus d'un acabit louche, proposent à la criée
des bouteilles d'alcool aux automobilistes de passage. A la tombée du soir, il
est déconseillé de s'aventurer sur ce boulevard où prévalait, dix ans
auparavant, une ambiance conviviale. Le climat malsain régnant actuellement a
également poussé nombre de familles qui y demeuraient, à déménager. «Je suis
entre le marteau et l'enclume. Ma famille insiste sur le fait de vendre notre
appartement mais hélas je n'ai pas encore trouvé où partir.» Selon nos
interlocuteurs, cet état de fait a même eu des répercussions néfastes sur
l'immobilier dans cette partie du centre-ville. « Cette situation de
déliquescence a poussé nombreux locataires des immeubles longeant cette artère,
à brader leur logement », expliquent-ils encore. La principale revendication
pour ces familles, qui vivent dans la crainte, serait la présence en permanence
d'un véhicule de forces de l'ordre pour dissuader les délinquants.
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Posté Le : 31/01/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : R B
Source : www.lequotidien-oran.com