Algérie

Reconstitution de l'assassinat du DGSN. Oultache : « Je n'ai pas tiré dans la tête de Ali Tounsi »



« Le prévenu prétend également avoir entendu une voix en sortant du bureau de Ali Tounsi qui dit : achevez-les tous les deux », raconte Me Khaled Bourayou. L'affaire de l'assassinat du directeur général de la Sûreté nationale, Ali Tounsi, risque de prendre une nouvelle tournure. Son assassin présumé, Oultache Chouaïb, vient de faire une nouvelle déclaration qui contredit complètement la version officielle des faits. Hier lors de la reconstitution de la scène du crime, le colonel Oultache Chouaïb a nié avoir tiré dans la tête du directeur général de la Sûreté nationale (DGSN). « J'ai tiré quatre balles du côté droit de la poitrine. En sortant, Ali Tounsi n'était pas mort », a-t-il affirmé, selon Khaled Bourayou, avocat de la famille de Ali Tounsi qui a assisté à cette reconstitution. « Le prévenu prétend également avoir entendu une voix en sortant du bureau de Ali Tounsi qui dit : achevez-les tous les deux », raconte encore Khaled Bourayou. « Cette déclaration ne correspond pas aux éléments contenus dans le dossier », explique notre interlocuteur. Mais, ajoute-t-il, cette reconstitution permet de soulever d'autres interrogations.Un mystère« Ce sont des faits nouveaux. Si ce n'est pas le prévenu, qui a tiré alors les deux balles dans la tête de la victime et qui l'ont achevé ' »s'interroge-t-il. Pour l'avocat de la famille, le juge devra, maintenant, poursuivre l'enquête pour établir la vérité. Commentant la reconstitution de la scène du crime, Khaled Bourayou estime qu'elle n'a pas été mise en valeur. « On n'a pas respecté le timing. On ne sait pas combien de temps il est resté dans le bureau de Ali Tounsi et quand il est ressorti. Ce sont des détails importants. La reconstitution n'était pas dynamique », souligne-t-il. Cela sur la forme. La reconstitution de la scène, enchaîne-t-il, a permis, toutefois, « de connaître les circonstances dans lesquelles le crime a été commis ». « La reconstitution porte sur deux volets : comment le crime a été commis et pourquoi il a été perpétré », explique-t-il.Le premier volet est désormais connu, le deuxième demeure toujours un mystère. « On ne connaît toujours pas le mobile du crime », dit-il. Nous avons tenté de contacter les avocats de la défense pour avoir leur avis sur le sujet, en vain. Pour rappel, plusieurs versions sur l'assassinat, le 25 février dernier, de Ali Tounsi, ont été avancées. La première est celle donnée par le ministère de l'Intérieur dans un communiqué rendu public, quelques heures après le crime. Le communiqué en question avait présenté, Chouaïb Oultache comme « un cadre de la police pris d'une crise de démence et a ouvert le feu sur Ali Tounsi ». « Il a ensuite retourné l'arme contre lui en se blessant gravement », ajoute le même document. Mais en réalité, Chouaïb Oultache a été grièvement blessé par des balles des agents présents sur les lieux.


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