Les vieux migrants isolés ont représenté une force de travail en échange de contrats de travail précaires, des salaires de misère pour une retraite tout aussi misérable. Qu'ils puissent faire des allers-retours entre leur pays d'origine et la France sans être suspectés de «fraude»et sans perdre leurs droits sociaux.
Paris.
De notre correspondante
Ces vieux migrants sont 800 000, âgés de 55 ans et plus, dont 350 000 ont plus de 65 ans. Ils sont majoritairement originaires du Maghreb (particulièrement d'Algérie). Ils sont vulnérables, fragilisés, isolés et vivent dans des conditions extrêmement précaires, voire indignes.
La mission d'information parlementaire sur les personnes âgées immigrées a remis son rapport, mercredi, au Premier ministre Jean-Marc Ayrault avec 82 propositions. C'est une population vulnérable par son âge, son faible revenu et son faible niveau d'instruction, qui méconnaît ses droits, ne sait pas revendiquer.
Les pouvoirs publics feront-ils enfin preuve de volonté politique pour résoudre les problèmes auxquels se heurtent ces migrants ' La mission parlementaire s'est attachée particulièrement à émettre des propositions (82 au total) en direction des migrants les plus vulnérables, en insistant sur la question des femmes, a précisé Danièle Hoffman-Rispal, députée de Paris et vice-présidente de la mission d'information parlementaire sur les personnes âgées immigrées. La première série de propositions concerne ce que les membres de la mission parlementaires ont appelé «mémoire partagée». «La société française doit savoir ce qu'elle doit à ces migrants.» Le deuxième volet est relatif au logement.
En 1997, on comptait 680 foyers dont, aujourd'hui, 47% ont été rénovés. Les parlementaires ont demandé que ces foyers soient ouverts sur le monde extérieur et soient déghettoisés. Une autre série de propositions concerne l'accès aux droits sociaux, à la santé et à la prévention. La moyenne des pensions perçues par ces retraités est de 702 euros.
Pour qu'ils puissent accéder à l'aide de l'Etat, la mission propose que l'obligation de résidence de 15 ans en France soit levée et que la nationalité française soit accordée à ceux qui sont dans le pays depuis 25 ans ; que des guichets leur soient réservés dans les préfectures ; qu'ils aient le droit de choisir le pays dans lequel ils veulent vivre et d'aller et venir entre leur pays d'origine et la France.
Posté Le : 06/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nadjia Bouzeghrane
Source : www.elwatan.com