Algérie

Reconnaissance «posthume» Edito : les autres articles



Reconnaissance «posthume»                                    Edito : les autres articles
Les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord traversent une période charnière de leur histoire. Les soulèvements populaires qui ont éclaté dans de nombreux pays de cette région ont eu l'effet d'un séisme d'une très forte magnitude sur les systèmes politiques en place et les dirigeants qui les incarnent. De la Tunisie au Yémen en passant par l'Egypte et la Libye, la liste des pays dont la secousse populaire a fait trembler les fondements politiques et disqualifié les régimes reste encore ouverte. La communauté internationale a présentement les yeux braqués sur une Syrie qui ballotte entre la répression sanglante du pouvoir Al Assad et l'initiative d'envergure du Conseil de l'opposition regroupée à Istanbul. Mais pas seulement.
Nombre d'autres régimes politiques encore honnis par leurs sociétés, discrédités devant l'opinion internationale et rejetés par les nouvelles règles mondiales de gouvernance retiennent l'attention. Comme le Maroc qui tente de contenir la vague de mécontentement de ses sujets qui se montrent de plus en plus contestataires par rapport à la monarchie absolue en concédant quelques menues réformes de second ordre. Ou plutôt comme l'Algérie, qui, elle, reste bien en vue notamment. Le pays est aujourd'hui, en effet, l'un des rares de la région à vouloir se tenir à l'écart de la mouvance démocratique sous prétexte que «son» printemps arabe a déjà eu lieu en Octobre 1988.
Voilà qui s'apparente au mieux à une forfanterie politique et, au pire, à une imposture de la part d'un pouvoir qui consent enfin à une espèce d'hommage «posthume» à un rêve national qui aurait pu être, certes, un acte fondateur d'une république démocratique s'il ne l'avait pas combattue lui-même durant de longues années jusqu'à le mener au précipice avant de le revendiquer aujourd'hui par calcul opportuniste. L'opinion publique nationale sait en tout cas que l'artifice des tenants du pouvoir ne peut duper sur ses intentions tant que cette logomachie officielle n'est pas traduite en actes concrets d'une franche ouverture démocratique et de tous les champs des libertés.
N'est-il pas vrai que le pouvoir en place invoque le 5 Octobre pour mieux contrer et combattre les exigences actuelles du changement d'une politique qui a conduit le pays à la dérive. Le moins qu'on puisse dire est que même les victoires du passé n'ont jamais détourné un peuple de la poursuite de l'effort de lutte pour corriger les errements de son personnel dirigeant.
Le réveil des pays arabes, aujourd'hui, qui a attiré les regards du monde entier, reste la leçon à retenir si l'on veut éviter le mauvais sort à une Algérie dont les dirigeants semblent lui avoir réservé une place dans le dernier wagon de l'histoire, si tant est qu'elle ne reste pas à quai.


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