La reconnaissance officielle par la France des massacres d'Algériens le 17 octobre 1961 à Paris marque le début d'un processus pour une "meilleure connaissance" de ces faits par notamment l'ouverture souhaitée des archives coloniales sur cette période précise, ont affirmé des intervenants lors d'un conférence-débat organisée dimanche par le Consulat d'Algérie à Bobigny.
Pour l'historien et spécialiste de l'histoire coloniale Gilles Manceron, cette reconnaissance est un "acte fort" du président François Hollande. "Il me semble que ça marque un fait historique important, même si ça a été fait sous forme d'un communiqué de quatre phrases très brèves, mais qui dit l'essentiel et avec force (à)", a-t-il dit.
Aux yeux de l'historien, cela devrait être le début d'un "processus pour une meilleure connaissance de cet épisode et surtout expliquer pourquoi cela a été possible, alors que la guerre d'indépendance nationale s'acheminait vers sa fin...".
"L'énigme était telle que la répression policière s'enclenche à un moment où, au contraire, la perspective de la transition et de l'indépendance était désignée par De Gaule", a-t-il dit, rappelant les déclarations, à partir de 1959, du Général en faveur de l'autodétermination de l'Algérie.
Le militant Mohamed Ghafir, dit Moh Clichy, un des acteurs, au sein de la Fédération de France du FLN, de la manifestation pacifique du 17 octobre 1961 à Paris, a qualifié, de son côté, la reconnaissance officielle de ce fait historique de "pas extrêmement important et très encourageant qu'il convient de saluer avec beaucoup de plaisir et même un sentiment de profond contentement".
"Même s'il reste encore à accomplir un grand travail de mémoire en vue de parvenir à une véritable réconciliation entre nos deux pays qui ont une grande histoire en partage", a-t-il toutefois souligné.
Intervenant lors du débat, le militant anticolonialiste Henri Pouillot s'est, lui, félicité de ce "premier pas" du président François hollande, estimant cependant que " beaucoup de chemin reste à faire sur la question mémorielle" entre l'Algérie et la France.
Il a mis, à cette occasion, en garde contre toute "velléité de réhabiliter, encore une fois, le colonialisme en France, à travers cette initiative du ministre de la défense de transporter les cendres du général Bigeard à Fréjus où une stèle devrait être érigée, le 20 novembre prochain, en sa mémoire". " ça serait une insulte au peuple algérien et un geste ignoble de la part d'un ministre de la République", a-t-il averti.
Cette conférence-débat a été précédée par la projection de 17 octobre 1961, un film de 52' de Sébastien Pascot (2011) restituant, avec force détails et témoignages, la sanglante répression policière du mardi noir.
Le président français François Hollande avait affirmé mercredi que la "République reconnaît avec lucidité" les massacres d'Algériens le 17 octobre 1961, rendant hommage à la mémoire des victimes de la sanglante répression policière.
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Posté Le : 22/10/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Algérie Presse Service
Source : www.aps.dz