Et maintenant, reste-t-il encore un sens à la réconciliation nationale telle qu'elle est initiée ou prônée ' C'est-à-dire sans justice préalable, avec l'impunité en prime. D'un côté, trop de concessions, de l'autre, guerre sans merci contre l'Etat, contre le peuple. Et maintenant, que peuvent dire ceux qui y tiennent mordicus, qui la soutiennent quel qu'en soit le prix ' Vont-ils se taire ou continuer à en vanter les vertus ' En tout cas, on en rabâche tellement les mérites qu'il y a quelque part comme un relâchement et, disons-le carrément, une démobilisation.Car, pour certains, on est toujours au « terrorisme résiduel », à quelques terroristes près, aux derniers soubresauts de la bête immonde. Par contre, la nébuleuse terroriste frappe où elle veut et cherche même à faire dans le nombre, dans le lourd bilan.Une chose est sûre, avec ce qui s'est passé à Bordj Bou Arréridj, la politique de la main tendue est battue en brèche et s'effrite dans le sang. Les terroristes ont eu tout le temps de s'armer, l'espace d'une réconciliation qui dure toujours, et d'user désormais de l'art, des tactiques de la guerre : guet-apens, embuscade, repli'Déjà à Tébessa, où trois terroristes se sont attaqués à un convoi pour mener les soldats à l'embuscade, b.a.-ba de l'homme de troupe, c'était un signe révélateur, il fallait le noter et en prendre acte. Une recrudescence qui, depuis quelques mois, mine de rien, allonge le martyrologe parmi les jeunes de l'armée, les gendarmes et bien entendu les civils Dans les hautes sphères du pouvoir, il est facile d'imaginer certains qui, tapis derrière leur bureau, doivent se tenir un discours on ne peut plus réconciliateur, se disant : « C'est peut-être ou sûrement le dernier acte terroriste avant la reddition finale, totale. » Voilà ce genre d'atermoiements coupables, donnant du temps aux jeunes terroristes de se voir pousser la barbichette pour se faire peur, puis faire peur aux autres en passant à l'acte'Cette politique qui lâche du lest aux islamistes ne peut que profiter à ces derniers et leur théocratie. Donc cette politique s'adapte facilement avec les repentis, même ceux qui, « après s'être lavé les mains du sang » de leurs victimes, reviennent avec le butin du racket pour se balader dans la ville en 4x4, pour s'adonner à tous les business et gérer des commerces florissants.Et qui sait au profit de qui... Aussi, il n'est pas vraiment étonnant de dire que Mohamed Gharbi, un ancien moudjahid et un patriote de la première heure, n'y a pas sa place, qu'il a été tout simplement sacrifié sur l'autel de la réconciliation' sanglante. Tant il est vrai que la magnanimité ne peut être engendrée que par la bravoure.
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Posté Le : 20/06/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : A. Boumaza
Source : www.elwatan.com