Algérie

Réconciliation nationale



La nouvelle bataille des partisans de l’ex-FIS Les anciens animateurs d’un certain mouvement associatif du PRA, tuteur de la mystérieuse CNAG, malgré sa crise interne, et d’autres parties encore, se sont visiblement mis de concert pour critiquer l’Administration au sujet de la mise en œuvre des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Sans trop s’appesantir sur le bord politique d’où ces critiques surviennent toutes ensemble et qui ne peuvent assurément être prises pour une pure coïncidence, il est évident que nous assistons à une montée au créneau d’une aile de la classe politique qui s’est fait sien de pousser le processus initié par Abdelaziz Bouteflika, au-delà du contenu de la charte adoptée par suffrage populaire le 29 septembre 2005. L’on veut pour preuve, le fait que ces parties ne se basent sur aucun fait précis et, surtout, semblent ne pas avoir le moindre besoin d’attendre qu’un bilan, fut-il partiel, soit livré par la commission nationale de suivi de la mise en œuvre des dites dispositions. Commission, faut-il le rappeler, qui est présidée par le Chef du gouvernement dont on ne peut, au vu des antécédents politiques de Abdelaziz Belkhadem, mettre en doute les vues réconciliatrices. Jusqu’à présent, il est vrai que les critiques envers l’Administration ne sont pas précises. Elles ne situent ni les bloca-ges ni leurs sources, mais ont ceci de commun d’exprimer une idée générale d’insatisfaction quant au stade actuel d’exécution des orientations du chef de l’Etat. Ce dernier avait, au jour du Conseil des ministres entérinant l’ordonnance de mise en œuvre de la charte, prévenu, certes, contre toute lenteur ou frein bureaucratique à sa démarche. L’on sait aussi que, de temps à autre, les magistrats en charge localement de gérer les divers dossiers attenants à un processus d’une telle importance, livrent à l’opinion un état partiel de l’avancement des diverses opérations. Il en ressort une progression dont la constance est indéniable, qu’il s’agisse des cas de reddition ou de délivrance des jugements de décès en faveur des familles des disparus. Pour leur part, les walis, en charge de gérer les dossiers d’indemnisation des victimes de la tragédie nationale ou encore des réintégrations, rendent compte au ministre de l’Intérieur, lequel diligente les bilans locaux à la commission de suivi, dont le bilan partiel ne saurait tarder à en croire des sources concordantes.Ainsi, rien n’indique réellement un état d’impasse comme décrit par les parties précitées, ce qui nous autorise à nous interroger sur les réelles motivations des parties qui critiquent un processus qu’elles prennent soin de dire y adhérer, sans que l’on constate que ce soit effectivement le cas. Ce qui s’apparentait à un soutien critique n’est en fait qu’une manière déguisée d’éviter une opposition frontale avec la démarche du chef de l’Etat, dans la mesure où ces mêmes parties se sont, très tôt, présentées comme partisanes de la réconciliation nationale, avec ceci de particulier qu’elles ont de tout temps revendiqué que la réconciliation nationale soit traduite à son extrême figure, soit l’amnistie générale. On peut effectivement s’interroger sur le fondement d’une telle exigence qui semble subsidiaire. Mais à cela, il n’y a point de secret si l’on s’en tient aux tenants juridiques d’une telle proposition. Cela, vu qu’une amnistie générale équivaut à ce que les crimes ou délits reprochés à un individu soient non seulement exclus de toute poursuite judiciaire, ce qui est le cas, mais aussi que rien de ce qui peut compter dans son passif ne figurera dans son casier judiciaire. Cette façon d’avancer ses pions n’est pas innocente pour ces parties qui entendent parvenir à une fin inavouée, car inavouable, du moment que l’Etat, par ses différents Présidents qui se sont succédé depuis 1992, n’a eu à redire s’agissant du fait que le dossier de l’ex-FIS était clos. Mais, une fois amnistié, un militant de l’ex-FIS, qui n’a donc plus aucun antécédent judiciaire, a plein droit à la vie politique, d’être électeur et surtout éligible dans le cadre d’élections nationales, qu’elles soient locales, législatives ou présidentielles! Voilà ce qui explique que ces Sant’Egidiotes, reconvertis en supporters du Président de l’heure, en viennent à faire toute la pression qu’ils peuvent, le regain actuel de l’activité terroriste aidant, et tentent de démontrer que les dispositions de la charte rencontrent des difficultés, une manière comme une autre, sans doute la plus commode, pour dire que celles-ci sont tout simplement inopérantes et qu’elles n’offrent pas du tout une solution totale. Dans ce contexte, il n’y a point de coïncidence à la certitude affichée par Rabah Kebir qui annonce déjà aux médias étrangers son retour en Algérie en juillet (dans quelques jours) et sa ferme intention de créer un parti politique...


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