Réconciliation et concorde nationales, leitmotiv des candidats à la présidentielle au Mali

Réconciliation et concorde nationales sont le leitmotiv des candidats à la présidentielle au Mali prévue le 28 juillet dans l'espoir d'instaurer, à nouveau, paix et confiance entre Maliens et resserrer leurs rangs après une crise sans précédent qui a failli entamer l'intégrité territoriale du pays.Dans le cadre d'une campagne électorale qui s'achève demain vendredi, les 27 candidats avancent des promesses et s'engagent à consacrer le dialogue entre les différentes factions et ethnies composant la société malienne en affirmant vouloir reconstruire ce pays déchiré par les violences et rattraper un retard de décennies passées sous la chape de tiraillements dans les hautes sphères du pouvoir.
L'accord signé le 18 juin à Ouagadougou (Burkina Faso) entre les autorités maliennes et les rebelles touareg a été au c'ur des discours électoraux dont celui du candidat du parti "Rassemblement pour le Mali", Abou Bakr Keita, qui promet de faire de la réconciliation nationale sa première priorité, une fois élu à la magistrature suprême.
Cette réconciliation "impliquerait toutes les factions de la société dont les forces politiques, les notables et les représentants de l'Administration et de la société civile en vue de reconstituer le tissu social", plaide M. Keita s'engageant ïuvrer, une fois élu, à encourager les investissements étrangers pour mieux pallier le retard accusé des décennies durant.
La réconciliation a également été au centre du discours électoral du candidat du parti "Alliance pour la démocratie", parti influent qui comprend un important nombre de membres de l'Assemblée générale. Pour le président de ce parti, "la réconciliation est désormais une nécessité impérieuse pour les maliens appelés à s'unir et à placer les intérêts du Mali au dessus de toute autre considération".
Il s'engage ïuvrer pour la "réalisation de la justice sociale, la lutte contre la pauvreté, la généralisation de la scolarisation, la promotion de la femme et l'emploi des jeunes et assurer des logements décents et la sécurité sociale".
Le développement et la paix constituent le principal objectif du candidat Somaila Cissé de l'Alliance pour la République et la démocratie qui met en relief l'intérêt de l'emploi, l'éducation, l'économie, l'agriculture et la nécessité de lutter contre la discrimination entre les communautés qui composent la société malienne.
Il a également passé en revue lors de la campagne sa conception d'un développement de nature à jeter des bases démocratiques d'un Etat qui repose sur la réconciliation nationale "indispensable dans tout projet national".
Pour sa part, Aïchata Hidar Cissé, seule femme candidate à la présidentielle, a insisté sur l'impératif d'instaurer le dialogue entre les Maliens pour préserver le tissu social promettant qu'elle ne ménagera aucun effort pour mener à bien ce projet national ambitieux.
Modibo Sadibi a, de son côté, mis l'accent sur le rôle des jeunes et de la femme dans la construction de l'avenir du pays. Il a présenté, lors de sa campagne électorale, un projet comptant une vingtaine d'engagements sous le titre "Le Mali à l'horizon 2030" dont 15 sont consacrés à la jeunesse et l'éducation.
"Le changement" est le slogan de Cheikh Modibo Diara, candidat du parti "Rassemblement pour le développement du Mali" qui a affirmé que le peuple malien avait besoin de changement s'engageant à investir dans la jeunesse et améliorer les conditions de vie des maliens notamment dans les régions rurales et isolées.
27 personnalités politiques sont en lice pour la présidentielle au Mali. Leurs dossiers ont été retenus par le tribunal constitutionnel de Bamako pour la première fois après le renversement du régime de l'ancien président Amadou Toumani Touré.
Cette élection présidentielle vise à faire sortir le pays d'une crise politique qui le secoue depuis plus de 18 mois.
La réconciliation nationale et son rôle dans la solution des conflits figurait parmi les axes examinés lors de la réunion ministérielle du conseil de paix et de sécurité africain tenue fin juin dernier à Alger.