Algérie

Recherches en santé



Recherches en santé
Les chercheurs algériens continuent en dépit de leur volonté à galérer pour monter un projet de recherche, en raison du manque de moyens et l'absence de l'appui de la part des acteurs socioéconomiques. Sous-estimés, ils trouvent beaucoup de difficultés pour publier les résultats de leurs recherches dans les revues et journaux scientifiques internationaux.Telles sont les contraintes soulevées par Mme Bellaaloui Ghania de l'université de Hadj-Lakhdar de Batna, ayant remporté le 1er prix de la deuxième édition du prix Sanofi de la recherche en santé, lors d'une cérémonie ce jeudi à l'hôtel Mercure. Cette chercheuse algérienne, qui a travaillé durant quatre ans pour réaliser son projet de recherche sur « le rôle d'un génotype dans le cancer du sein et la possibilité d'utiliser un traitement adjuvant pour le traiter », a affirmé que la recherche clinique est très compliquée en Algérie. Et d'indiquer que ce genre de recherches est soumis à des barrières et des contraintes empêchant son développement. Elle cite la difficulté d'expérimenter des nouveaux médicaments sur des patients. Bellaaloui Ghania a précisé que les projets de recherches existent, plutôt l'idée existe, mais ce qui manque, ce sont l'encadrement, le financement et l'éthique.L'autre problème soulevé par la chercheuse, c'est la difficulté pour la publication des résultats de recherche dans les revues ou journaux scientifiques internationaux. La 1ère lauréate du prix Sanofi a affirmé que certains journaux scientifiques de renommée refusent la publication, avant même de jeter un coup d'?il sur les résultats du projet de recherche « surtout quand ça provient de l'Algérie et notamment quand ils voient le nom des universités qu'ils ne connaissent pas ». «Ils sous-estiment les travaux de recherche qui proviennent des pays comme l'Algérie». Elle a affirmé que ces journaux refusent parfois la publication sous prétexte de manque d'espace en demandant aux chercheurs algériens de patienter. La chercheuse a souligné que dans son cas, elle était obligée de publier vite les résultats de son projet de recherche, car l'intitulé du projet était déjà sur Internet. Et ce, par le fait que ce projet a été effectué dans le cadre des projets de recherche internationaux. Bellaaloui Ghania a affirmé qu'elle était sous pression et qu'elle avait contacté plusieurs journaux, mais la majorité ont refusé en citant un journal américain très connu. Mais après insistance, elle a pu enfin publier les résultats de son projet de recherches, le premier du genre dans le monde, sur le journal international des Pays-Bas édité par Springer.Le 2e lauréat, M. El Mecherfi Kamel Eddine de l'Université d'Oran et le 3e lauréat M. Zebboudj Abderezak de l'université d'Alger, ont estimé que le prix Sanofi est une excellente occasion aux chercheurs algériens pour montrer qu'il y a des jeunes qui font tout de même de la recherche, dans les universités algériennes.Le président de l'Agence thématique de recherche en science de la santé, le Pr. Mohamed Bouziane, a affirmé, pour sa part, que la recherche en Algérie n'est pas l'affaire de l'université à elle seule, « mais c'est l'affaire de tous ». Et d'annoncer l'installation prochaine d'une commission interministérielle qui va, à son tour, définir les programmes de recherches nationaux prioritaires dans le domaine de la santé.Le directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique, M. Abdelhafid Aourag, a évoqué la réalisation prochaine d'une étude sur le classement des gènes et des prédispositions génétiques chez les Algériens. Il précise que cette étude devra concerner 7 gènes qui augmentent les risques du cancer, en général, du cancer du sein en particulier, du diabète et de l'hypertension. Cette étude, précise-t-il, sera menée par le centre de recherche de Constantine, une fois validée par un conseil interministériel.L'engagement de SanofiLe PDG de Sanofi Algérie, Pierre Labbé, a affirmé que son entreprise « compte 900 collaborateurs algériens dont 450 docteurs en pharmacie, en médecine et en biologie ». Pierre Labbé a également cité le collaborateur Dr Elias Zerhouni, président du Monde de la recherche et de développement de Sanofi, qui a lancé lui-même ce prix, lors de sa visite en Algérie en 2013. Le premier responsable de Sanofi Algérie a affirmé que ce prix permettra à stimuler et à encourager la recherche en Algérie, autour de la problématique de santé algérienne, pour transférer cette expertise de recherche vers les praticiens et pour des applications pratiques.A noter que cette deuxième édition a connu cette année un engouement avec 31 candidatures de très haut niveau, contre 11 candidatures pour la première édition.




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