Les Algériens ont présenté le travail de leurs recherches effectuées au niveau de plusieurs structures hospitalières, comme à Blida, Tizi Ouzou, Alger ou Ghardaïa.
San DiegoCorrespondance particulière La conférence spéciale de l'Association américaine pour la recherche sur le cancer du sein (AACR), qui se tient tous les deux ans et consacrée aux dernières avancées dans la recherche du cancer du sein, a eu lieu du 13 au 16 octobre à San Diego, en Californie (USA).C'est dans le somptueux décor de l'hôtel Hyatt Regency, situé dans le quartier de Mission Bay et de la marina de San Diego que 400 chercheurs venus d'Amérique du Nord (majoritairement des Américains) et du Sud, d'Europe, d'Asie et d'Afrique (3 pays seulement représentés : Algérie, Egypte et Soudan), ont fait le point, durant quatre jours, sur les dernières avancées de la recherche du cancer du sein.La conférence a été présidée par trois éminents chercheurs sur le cancer du sein : Kornelia Polyak (Institut du cancer Dana-Farber, Boston, USA) Carlos L. Arteega (Centre du Cancer de Vanderbilt-Ingram, Nashville, USA) et Lewis A. Chodosh (Université de Pennsylvanie, USA).Cette année, la conférence a porté sur les dernières découvertes en génétique, biologie cellulaire et moléculaire concernant le développement des glandes mammaires, leur transformation ainsi que les mécanismes moléculaires responsables de la progression du cancer du sein. C'est à Michael R. Stratton qu'est revenu l'honneur d'ouvrir les travaux, en présentant les premiers résultats obtenus dans le cadre du projet international d'étude du génome du cancer (qu'il dirige) et qui se fixe comme objectif de déterminer les variations (mutations) au niveau de l'ADN des tumeurs cancéreuses de diverses origines (sein, prostate, leucémie, etc.) qui permettraient d'identifier de nouveaux gènes qui seraient responsables de la survenance des différents cancers chez l'homme. Il faut rappeler que Michael R. Stratton est le chercheur anglais de l'Institut Welcome Trust Sanger, Cambridge (Angleterre) qui a dirigé l'équipe qui a identifié le gène BRCA2 en 1995.Les gènes BRCA1 et BRCA2 sont responsables du syndrome de la prédisposition héréditaire au cancer du sein associé au cancer de l'ovaire. Ce syndrome d'origine familiale est responsable de 5 à 10% du cancer du sein chez la femme.Des chercheurs de haut niveau sur le cancer du sein, dont les travaux sont publiés régulièrement dans les prestigieuses revues scientifiques comme Nature, Science, Cell, New England Journal of Medicine, Proceedings of National Academy of Sciences of USA, etc., ont animé des conférences sur les dernières découvertes sur le cancer du sein. Parmi ces thèmes, on peut citer la biologie cellulaire et moléculaire des cellules souches du cancer du sein, la génétique et les risques liés au cancer du sein, les souris modèles produites par les techniques du génie génétique pour l'étude du cancer du sein, les dernières avancées de l'imagerie médicale pour le dépistage du cancer du sein.L'utilisation des dernières techniques de la biologie moléculaire et de la génomique pour établir le profil moléculaire des tumeurs du cancer du sein chez les patientes, les mécanismes cellulaires et moléculaires à l'origine du redoutable phénomène des métastases (capacité qu'ont les cellules cancéreuses à migrer loin de la tumeur d'origine et d'aller coloniser d'autres organes et tissus comme la moelle osseuse, le cerveau'). Le chercheur et co-président de la conférence, Lewis A. Chodosh, a traité des dernières découvertes concernant les mécanismes cellulaires, moléculaires et thérapeutiques pour comprendre et traiter spécifiquement les métastases, la « dormance » des tumeurs et prévenir la rechute concernant le cancer du sein. Car, en effet, la rechute signifie que le cancer est potentiellement une maladie récurrente, malgré les phases de rémission. Pendant la période de rémission, alors que le cancer semble avoir été éradiqué, des cellules « endormies » (phase dormante) peuvent donner naissance à une nouvelle évolution tumorale soit sur le lieu du premier cancer, soit à distance (métastases).Alan Ashworth, directeur de l'Institut pour la recherche sur le cancer, Londres (Angleterre) est, pour sa part, revenu sur les dernières avancées thérapeutiques moléculaires concernant le traitement du cancer héréditaire du sein associé au cancer de l'ovaire. Il a présenté les résultats prometteurs des premiers essais cliniques (phase 1) du nouveau médicament appelé Olaparib qui est spécifiquement actif contre le cancer du sein, de l'ovaire et de la prostate, d'origine héréditaire et qui présente des mutations pathogéniques sur les gènes BRCA1 ou BRCA2. L'autre grand moment de la conférence, c'est la présentation par les chercheurs, sous forme de posters, des derniers travaux sur le cancer. Deux sessions de présentation des posters des derniers résultats obtenus par les chercheurs (venus en grande majorité des prestigieuses universités américaines et de grands centres de recherche sur le cancer) sur les divers thèmes étudiés par la conférence ont été programmées.Les Algériens ont présenté durant la deuxième session des posters, un premier travail(1) sur l'étude des mutations des gènes BRCA1 et BRCA2 chez des familles algériennes atteintes du cancer héréditaire du sein associé au cancer de l'ovaire. Ce premier travail a été réalisé en collaboration avec l'équipe du Dr Philippe Maillet qui dirige le laboratoire suisse de référence (Hôpitaux Universitaires de Genève) pour le dépistage génétique du cancer du sein associé au cancer de l'ovaire. Les premiers ont permis d'avoir une première photographie moléculaire de l'impact des mutations des gènes BRCA1 et BRCA2 chez des patientes algériennes atteintes du cancer héréditaire du sein associé à celui de l'ovaire. Ce travail a été réalisé chez des familles qui ont été suivies au niveau des structures du professeur Boualga Kada (service de radiothérapie, centre anti-cancer de Blida), du service d'oncologie médicale du Pr Adane Saïda, à l'hôpital Aïn Nâadja et les cliniques privées de sénologie du Dr Melboucy Abdelaziz (Mekla, Tizi Ouzou) et de radiologie du Dr Salim Bahayou (Ghardaïa).Ce travail est un premier pas qui permettra, nous l'espérons, dans un futur proche, avec la collaboration des centres anti-cancer de notre pays, la mise au point de tests génétiques pour la recherche des mutations des gènes BRCA1 et BRCA2 chez les familles algériennes à risque.Enseignant-chercheur, faculté des sciences biologiques, USTHB 1) Farid Cherbal, Dounia Amet Errahmane Houamel, Nadjet Salhi, Anita Chikh, Karima Aït Hami, Lamia Talaoubrid, Karima Akli, Ibtissem Derouiche, Rabah Bakour, Traki Benhassine, Yamina Messai, Lydia Igoudjilene, Ouardia Kareb, Saida Adane, Kada Boualga, Abdelaziz Melboucy, Salim Bahayou, Véronique Sciretta, Chantal Souverain, Bruno Pardo, Gaëlle Benais-Pont and Philippe Maillet.
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Posté Le : 21/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Farid Cherbal
Source : www.elwatan.com