Algérie

RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET ECONOMIQUE



Le développement de la recherche scientifique, dans les sciences économiques notamment, souffre d'un déficit en matière d'implication institutionnelle et des entreprises privées, outre le manque de visibilité à l'international.
Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Dans le cadre de la préparation de la troisième loi de programmation quinquennale (2013-2017), la Direction de la recherche scientifique et du développement technologique (DGRSDT), relevant du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MERS), organise, depuis hier et aujourd'hui, à l'hôtel Safir-Mazafran (Zéralda), des assises sur la recherche en économie et management. L'occasion, sous l'égide du Centre de recherche en économie appliquée au développement (Cread) et en présence de chercheurs et universitaires, de dresser l'état des lieux de la discipline et définir des axes de recherche prioritaire. Un bilan qui s'avère mitigé, comme le directeur de la programmation de la recherche, de l'évaluation et de la prospective auprès de la DGRSDT l'a explicité hier, lors de l'ouverture des travaux. Certes, la mise en œuvre de la seconde loi de programmation quinquennale (2009-2012) est déjà concrétisée et des efforts sont déployés en termes d'organisation, de financement, d'appui juridique et de développement infrastructurel. Dans ce cadre, plusieurs programmes nationaux de recherche ont été lancés, les publications scientifiques et spécialisées sont nombreuses et les conditions favorables à la recherche existent dans nombre d'universités et établissements. Néanmoins, l'implication institutionnelle et la participation des ministères dits stratégiques dans la mise en place des comités sectoriels permanents et prévus par la loi reste insuffisante, voire peu efficiente et ne tient pas compte des priorités socioéconomiques réelles, laisse entendre Mokhtar Sellami. Comme le représentant du MERS relève qu'il n'y a pas eu de création de nouveaux centres de recherches depuis les années 1980, en attendant que les centres et laboratoires de recherche programmés soient opérationnels. En outre, Mokhtar Sellami relève l'insuffisance du système national de données on-line ainsi que l'absence de visibilité, dans la mesure où plusieurs chercheurs nationaux ne travaillent pas à l'international. Dans cet ordre d'idées, le directeur du Cread et chercheur, Yacine Ferfera, estime que le potentiel humain et les moyens de développer la recherche existent mais exigent davantage d'efforts en termes de mobilisation des ressources et de vision stratégique. Mais c'est dans le domaine des sciences économiques où le développement de la recherche reste contraint. D'autant que les données en matière de recherche économique et sociale ne sont pas assez visibles on-line. Mais aussi dans la mesure où seulement 114 projets de recherche ont été approuvés sur 258 soumis. Ce qui soulève la capacité des chercheurs à transcender le cadre pédagogique de leurs travaux mais aussi, comme le relève le professeur et chercheur associé au Cread, Slimane Bedrani, la capacité à «produire des projets de recherche valables». Et dans ce contexte, le directeur de recherche au Cread, Hammouda Nacer Eddine, relève que le partenariat chercheur-institution est davantage entre les personnes qu'entre les institutions. Voire, l'implication des entreprises privées dans ce domaine reste encore insuffisante, très faible par rapport à celles des entreprises publiques, banques (publiques essentiellement), administrations et démembrements institutionnels. Ainsi, pour les 258 projets soumis, seulement 10 partenariats ont été engagés avec des entreprises privées, tandis que le nombre de partenariats engagés avec les entreprises et institutions publiques dépasse les 120. Outre le fait que les travaux de recherche concernent davantage les thèmes classiques de la PME et du management et manquent notamment de structuration disciplinaire, selon le professeur Mohamed Chérif Belmihoub. Et ce, au-delà des autres aspects soulevés par les chercheurs et universitaires Hamid Kherbachi et Ahmed Bouyacoub lors des débats et des problématiques abordées hier et aujourd'hui en ateliers.




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