Algérie

Récession et craintes



Les craintes d?une récession de l?économie américaine se précisent. Son élargissement à d?autres régions du monde se profile aussi. Si pour les pays développés, une récession ou un recul de la croissance signifie tout au plus une contraction de la consommation, pour les pays en développement, les recettes des exportations des matières premières connaîtront globalement une baisse. Vu la structure de leurs économies, cet état de fait se traduira par des réductions budgétaires qui affecteront le niveau de vie des citoyens, mais aussi la capacité des Etats à répondre aux besoins sociaux. La dépendance des économies vis-à-vis d?une seule ressource qui est exportée pour financer les besoins de tout un pays est l?illustration parfaite du sous-développement. La récession qui s?annonce dans l?économie américaine a été en quelque sorte confirmée hier par la Réserve fédérale qui vient d?abaisser son taux directeur dans une procédure d?urgence une semaine en avance sur son calendrier. Dans son communiqué, la Réserve explique cette décision par « l?affaiblissement des perspectives économiques et des risques accrus pesant sur la croissance ». Cette décision vient remédier aux doutes qui sont apparus après l?annonce d?un plan de relance vendredi passé par le président américain. Mais les effets de la crise des crédits n?ont pas encore réellement agi même si les dégâts sont déjà dans les bilans. Il est clair que la crise qui affecte l?économie américaine va se traduire par une baisse de la demande en pétrole. Le marché pétrolier a déjà commencé à prendre en compte ce recul. En moins de trois semaines, le prix du baril a perdu environ 15%. Le brent ayant même touché la barre des 85 dollars le baril avant de reprendre. Alors qu?à New York, le brut est descendu au niveau des 87 dollars le baril. Cette volatilité, qui a déjà connu une différence de 40 dollars durant l?année 2007, le baril ayant été coté à 50 dollars en janvier, mais aussi à plus de 90 dollars, n?offre aucune visibilité. Si la loi de finances est toujours basée sur un baril à 19 dollars, « les dépenses publiques s?appuient sur un prix de pétrole qui dépasse les 70 dollars le baril », selon le ministre des Finances, même si une loi qui doit régulariser cette application n?a pas encore vu le jour. Au vu des perspectives de la demande mondiale, les prix devraient rester dans une fourchette qui ne suscite pas de craintes. L?Opep prévoit pour 2008 un recul très faible de la demande qui reste portée par les pays émergents. Mais c?est dans ce genre de conjoncture qui peut provoquer des bouleversements que l?existence d?un fonds de régulation des recettes trouve son efficacité. L?Algérie a déjà vécu deux crises majeures résultant d?une chute des prix du baril de pétrole en 1986 et 1998. L?existence de ce fonds peut lui épargner des surprises en attendant que l?économie soit moins dépendante des hydrocarbures.


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