Algérie

Réception progressive des nouveaux équipements Centre anti-cancer de Constantine



Réception progressive des nouveaux équipements                                    Centre anti-cancer de Constantine
Photo : A. Lemili
De notre correspondant à Constantine
A. Lemili

«S' ils sont progressivement réceptionnés, ces équipements ne seront pas opérationnels avant une année. En attendant donc, c'est plus de cinq mille malades qui auront, pardonnez-nous l'expression, à prendre leur mal en patience.» Des propos qui nous sont tenus par les médecins du Centre anti-cancer du CHU Constantine. Ce même service qui a défrayé la chronique par sa réputation d'antichambre de la mort, littéralement programmée, des personnes atteintes par cette pathologie sournoise. Une réputation qui, par ailleurs, a fait déplacer en urgence le ministre chargé du secteur au cours du mois de juillet dernier, après une hypermédiatisation du sujet et de ce qui se passait de tragique dans ladite structure malgré la mobilisation et l'investissement des personnels sur place, médicaux et paramédicaux, voire des bénévoles de l'association Oncologica.Effectivement après le «coup de gueule» des médecins et des représentants des médias, le ministre de la Santé et de la réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, avait décidé de constater de visu ce qui était pourtant bien loin d'être une invention des médias et encore moins des commérages de journalistes en quête de sensationnel. Des Algériens mouraient quotidiennement dans l'anonymat le plus absurde faute de prise en charge par un secteur dont les responsables se gargarisaient des moyens matériels, financiers et humains disponibles. Pour une radiothérapie, dont la fréquence ne devait pas dépasser le trimestre, des malades attendaient plus d'une année. Rares étaient ceux qui survivaient à l'année en question, un drame qui ne provoquait pas que l'émoi du personnel sur place mais le mettait carrément hors de lui jusqu'à traiter sans retenue le ministre en charge de la Santé de «menteur».La réaction de Djamel Ould Abbès a été donc de faire en sorte que les procédures s'accélèrent et que les équipements, commandés en 2008 et en souffrance au port de Skikda pour des aberrations administratives, puissent enfin être d'utilité aux malades. Au cours de sa visite il avait pris enfin des engagements qui seront tenus, comme celui de recourir à une procédure d'exception en matière de passation de marchés (gré à gré), notamment celui de l'aménagement des espaces d'accueil idoine de ces équipements.Une fois le ministre parti, les résolutions prises dans l'euphorie de l'instant ont semblé fondre comme neige au soleil et la grogne de sourdre de nouveau dans les rangs du personnel médical notamment compte tenu de la lenteur des procédures de concrétisation desdites mesures prises et des orientations données par le ministre de la Santé au wali de Constantine.À ce sujet, joint au téléphone, le Pr Oubira, directeur par intérim du CHU de Constantine, soulignera que «sur le plan structurel, nous disposons de trois bunkers dont un abritait un accélérateur et les deux autres des bombes au cobalt (procédé classique de traitement du cancer). Primo, pour un réaménagement qui réponde aux besoins auxquels le Centre va faire face nous avons procédé au démantèlement du bunker qui abritait l'accélérateur. De fait, le Centre continuait de fonctionner avec deux bombes au cobalt vétustes qui ne répondaient que de manière très sommaire aux exigences réelles. Dans tout cela et concernant les équipements prévus, le CHU a réceptionné les socles des trois accélérateurs évoqués, deux de moyenne énergie et un autre très imposant (haute énergie) appelé à entrer en premier en activité, d'où justement la réhabilitation en priorité de son espace d'accueil et au titre de cette urgence et, pour éviter les pesanteurs administratives, MM le ministre et le wali nous ont consenti la passation d'un marché de gré à gré. Le choix de l'entreprise a été fait et la proposition faite au wali. Nous sommes dans l'attente de l'accord officiel». Il y a lieu de préciser que l'accord de l'administration a été donné et que l'entreprise en question a entamé son activité. Il s'agit de la même entreprise en charge de la réalisation du Centre anti-cancer. Le choix s'est opéré dans l'esprit et le respect de la continuité, l'entreprise ayant une profonde connaissance des lieux, de leur architecture, de tous les schémas techniques des installations ayant fait leur étude, la réalisation, etc.
Continuant sur l'essentiel du sujet, le Pr Oubira soulignera : «Une fois l'accélérateur géant installé, nous procéderons de manière synchrone au démantèlement des deux bombes aucobalt, cela pour ne pas gêner les malades et par voie de conséquence assurer leur traitement. Une fois les bombes au cobalt démantelées il sera évidemment procédé à la réhabilitation des espaces libérés pour l'accueil des accélérateurs restants. Cela étant, l'installation des équipements sera accompagnée d'une humanisation des lieux».Contrairement à ce qui est dit par le personnel médical, notre interlocuteur estime que «l'entrée en activité du premier accélérateur ne saurait dépasser les quatre à six mois vu leur complexité c'est au fournisseur de procéder aux installations, aux essais par ses techniciens. Tout cela bien entendu avec l'implication de nos équipes sur place». Néanmoins compte tenu des expériences vécues dans les mêmes cas de figure, il semblerait pour le moins très peu probable que l'optimisme du Pr Oubira soit payé de retour.


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