Dans un entretien à Algérie Presse Service, le directeur général de
l'Office National des Statistiques (ONS), Mounir Khaled Berrah, expose les
objectifs du recensement économique, le travail que cela représente et il
rassure les personnes morales ou physiques qui auraient quelque appréhension
par rapport à cette opération d'intérêt national.
Lors d'un récent déplacement à l'intérieur du pays, le ministre de
l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, avait eu à réagir
aux réticences exprimées par rapport à ce recensement économique, le deuxième
du genre depuis plus de trente ans. Il avait, en substance, rassuré les
suspicieux en leur indiquant que les informations recueillies seraient
préservées et n'avaient d'autre usage que le recensement. Dans son entretien à
l'APS, le directeur général de l'ONS est revenu sur cet aspect.
M. Berrah a rassuré les opérateurs économiques en soulignant que l'ONS,
qui a une longue expérience des enquêtes et recensements, «accorde une
attention particulière au choix et à la formation des personnes appelées à
collecter l'information statistique, c'est-à-dire à passer les questionnaires.
Mise en confiance
Ces personnes sont d'ailleurs tenues de par la loi au respect du secret
professionnel et ne peuvent en aucune manière transmettre l'information
recueillie à des tiers». «Les informations individuelles collectées sont
protégées par la loi et toute autre utilisation que statistique, notamment à
des fins de répression économique, est interdite par la loi», a-t-il souligné.
La mise en confiance des recensés étant une des conditions à réunir en
vue du succès de cette opération de recensement économique, on comprend que les
pouvoirs publics lui accordent un intérêt particulier.
Il est vrai, en même temps, que dans la vie active locale, il n'existe
pas de culture du chiffre, de la publicité des bilans, d'une certaine
transparence de l'activité économique. On le constate, par exemple, au sujet de
l'obligation du bilan annuel à déposer auprès du Centre de Registre de Commerce
qui n'est pas respecté par tous les commerçants, malgré les sanctions
encourues. Cela dit, le recensement économique est «une occasion pour l'ONS de
diffuser la culture du chiffre qui est relativement absente dans notre société
«, a tenu à souligner le DG de l'ONS.
Par ailleurs, l'information économique qui pourra être collectée
bénéficiera à l'ensemble de l'économie nationale et aux opérateurs économiques
eux-mêmes car ils pourront, grâce à elle, se situer chacun dans son domaine par
rapport à la concurrence, a-t-il ajouté.
Pour le moment, il reste, selon
M. Berrah, la désignation des responsables des services statistiques de wilaya
et des délégués communaux afin d'entamer la préparation de la première phase de
ce recensement.
Plus de 6 000 personnes mobilisées
Cette préparation porte sur deux volets, il s'agit explique-t-il, de
formation des responsables du recensement au niveau de la wilaya et des
délégués communaux et du découpage cartographique.
Le deuxième volet, pris en charge
par les délégués communaux et organisé en trois étapes, vise à faciliter le
travail de l'agent recenseur lors de l'exécution de la première phase du
recensement. Il consiste en un découpage cartographique de l'ensemble du
territoire national en zones d'enquête ou de travail (ou unités de
recensement).
Pour ce qui est des effectifs qui
seront mobilisés, il y aura 61 responsables statistiques de wilaya, 2.000
délégués communaux, 3.500 agents recenseurs, 1.000 contrôleurs en plus de la
mobilisation d'une bonne partie des effectifs de l'ONS. «C'est donc la
mobilisation effective de tous les intervenants qui assurera la réussite de
cette opération «, a-t-il insisté.
Ce recensement économique a pour objectif, notamment, la constitution
d'un répertoire »exhaustif, fiable et actualisé» des personnes morales et
physiques ainsi que des entités administratives et associatives.
Il permettra aussi la révision des pondérations pour les différents
indicateurs de mesure de l'activité économique ainsi que l'élaboration des
comptes sectoriels pour la comptabilité nationale.
Au plan méthodologique, le directeur général de l'ONS a indiqué que cette
opération de recensement économique se déroulerait en deux phases distinctes.
La première permettra de dénombrer, via un balayage systématique, l'ensemble
des entités de toutes les activités et tous les secteurs juridiques confondus
(hors agriculture) en vue de mettre en place un fichier général des entreprises
et établissements.
La deuxième phase sera l'occasion d'une enquête approfondie. » Nous
prendrons un échantillon d'entreprises que nous allons enquêter sur la base
d'un questionnaire (propre à chaque secteur d'activité) pour la collecte de
l'ensemble des données physiques et comptables», a ajouté M. Berrah au sujet de
cette opération nationale de recensement économique prévue en 2011.
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Posté Le : 29/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Oualid Ammar
Source : www.lequotidien-oran.com