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Rebonds : Le Japon, du risque sismique à la catastrophe nucléaire



Rebonds : Le Japon, du risque sismique à la catastrophe nucléaire
Brusquement, partout dans les pays nucléarisés, on aborde les questions primordiales de sécurité et de sûreté nucléaires, les uns et les autres se rappelant une réalité connue et reconnue au sein des milieux politiques et scientifiques. Le monde continuait de suivre avec attention et tout autant d'inquiétude l'évolution de la situation au Japon où la crainte d'une catastrophe nucléaire grandissait, au fur et à  mesure qu'il s'avérait très difficile d'empêcher la surchauffe des barres de combustible de la centrale nucléaire de Fukishima. Pourtant, il ne s'agit pas, dans ce cas, d'une explosion de centrale en marche, comme ce fut le cas à  Tchernobyl en ex-Union Soviétique en 1986, mais plutôt d'un cas similaire à  celui survenu en Pennsylvanie en 1979, à  Three Mile Island aux USA. Ce dont il est question aujourd'hui au Japon est une succession de catastrophes qui ont induit une incapacité d'agir de manière efficace pour accélérer le refroidissement de barres de combustibles d'une centrale à  l'arrêt. Un séisme qui entame les structures, un Tsunami qui dévaste le pays et paralyse les infrastructures, y compris les systèmes d'alimentation en eau et en électricité, réduisant considérablement la capacité d'action des équipes, et une explosion de centrale qui complique tout, alors que dans ce genre de situation, même les plus gros moyens et la plus grande des mobilisations requièrent une grande rapidité dans l'action au vu de l'urgence que la situation suppose.RENAISSANCE DE L'ESPRIT ANTI-NUCLÉAIRERésultat de cette catastrophe en process, un questionnement très à  propos qui se renouvelle dans le monde entier, portant sur la sûreté nucléaire et sur la condition de maîtrise dont se réclament les pays nucléarisés qui exploitent cette source d'énergie pour un usage civil, afin, notamment de produire de l'électricité. Est-il besoin d'être un écologiste aujourd'hui pour frissonner d'inquiétude à  l'idée d'avoir à  proximité de soi un nuage de mort hors de contrôle ' Il est certain que l'épisode de Fukishima aura un effet déterminant sur la manière d'appréhender toute perspective nucléaire à  l'avenir, dans un contexte où le réchauffement climatique et ses effets ont induit une très large prise de conscience de la menace environnementale des populations de la planète. Cette idée est soutenable en l'état actuel des choses, c'est-à-dire dans le cas de non-réalisation d'un sinistre nucléaire majeur au Japon. Si cela advenait, qui n'est pas du tout souhaitable, il serait fatal à  l'Industrie du nucléaire dans le monde entier et une catastrophe économique pour les pays qui en ont fait une activité économique majeure à  l'exportation. C'est le cas, à  titre d'exemple, de la France et de la Belgique. Le triomphalisme technologique qui a été d'abord celui des scientifiques et des médias avant d'imprégner les masses qui se félicitent de la suprématie du progrès en marche, ne s'accommode jamais de Titanics qui se cassent en deux et qui coulent à  pic en emportant des centaines de passagers, de Concordes qui explosent à  la moindre étincelle et encore moins de centrales nucléaires, censées répondre à  l'inéluctable demande en énergie, qui cèdent sous l'effet de phénomènes naturels impondérables. Si le Japon subit un incident nucléaire majeur, aucun homme politique ne pourra se faire élire sans bannir le nuclaire civil de son programme.LES NOMBREUSES QUESTIONS QUI REVIENNENT AILLEURSBrusquement, partout dans les pays nucléarisés, on aborde les questions primordiales de sécurité et de sûreté nucléaires, les uns et les autres se rappelant une réalité connue et reconnue au sein des milieux politiques et scientifiques. Il s'agit de la durée de vie des installations nucléaires primordiales. A savoir celles qui reçoivent la matière fissile et celles qui enveloppent la réaction dans une centrale. Une centrale étant vouée, essentiellement, à  produire de la chaleur en vue de sa conversion à  l'électricité, la question du coût à  la production est importante pour la réalisation des bénéfices, cela surtout lorsqu'un business qui implique la sécurité des Etats et des peuples se privatise et implique un boursicottage par milliards de dollars. Même les scientifiques jaloux de la pérennité de leurs activités de recherches apprennent à  dire modérément certaines réalités ou en taisent pratiquement d'autres, donnant l'illusion qu'aujourd'hui le nucléaire a atteint le stade prétentieux du risque zéro. Three Miles Island, Tchernobyl et Fushikima sont là pour dire non seulement que le risque zéro n'existe pas, mais également pour dire qu'à chaque incident des circonstances différentes trahissent de nouvelles brèches dans le système de sûrété, et peut-être même l'impossibilité de combler ces brèches lorsqu'il s'agit de manifestations majeures de Dame nature qui ont tendance à  compromettre les conditions de la sécurité collective et à  neutraliser les moyens pour faire face à  la situation. C'est le cas du Japon à  travers cette crise.LES JAPONAIS, DE GRANDS MILITANTS ANTINUCLÉAIRESMalgré le grand engagement écologiste des citoyens japonais et le long combat contre le nucléaire, l'option électronucléaire semblait la seule valable pour ce petit pays qui ne dispose d'aucune ressource ni d'ailleurs de superficies importantes pour déployer des réseaux d'énergie éolienne et/ou solaire. Aujourd'hui, le Japon, assommé par ce terrible sinistre, et mis face à  un risque majeur de prolifération radioactive, reverra, plus actifs et plus engagés que jamais, des militants nippons de l'antinucléaire et il sera difficile aux politiques de plaider pour de nouvelles centrales à  l'avenir, quand, par ailleurs, le défi politique sera de maintenir ouvertes celles qui continuent de fonctionner. C'est que le risque nucléaire, malgré l'importance des pertes humaines et les dégâts énormes causés par le tsunami, paraît, par ce qu'il pourrait impliquer en termes d'effets sur la vie humaine dans son ensemble, incommensurable.L'OCCASION DE THÉORIES SUR LA FINITUDE DU MONDEL'heure est grave et les âmes chancelantes en ce monde où les coups durs poussent à  méditer sur des causes supérieures, se retournent vers des explications bibliques et autres d'où sont extraites des prophéties qui annoncent la fin très prochaine du monde. C'est que la perception du nucléaire avec ses visions apocalyptiques dans son versant «militaire», et sa capacité de mettre fin à  toute vie sur terre, favorisent la floraison, par médias interposés et même dans les sites sociaux, d'une pensée déterministe qui théorise et puise à  des oracles sur la fin du monde, pour une probable réalisation de la prophétie. Les archéologues de la pensée humaine parlent de 2012, et voient les centrales nucléaires comme les temples de l'Antéchrist d'où sortira, comme la mort rompant vers les maisons de l'Egypte de Pharaons, le nuage mortifère.


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