Algérie

Rebonds - Déclaration de politique générale du Gouvernement : Un bilan positif et des défis très engageants



Rebonds - Déclaration de politique générale du Gouvernement : Un bilan positif et des défis très engageants
Dans sa déclaration de politique générale, qui incluait autant le bilan global de la gestion des dix dernières années, que les perspectives de développement économique et social qu'ouvre le plan quinquennal 2010-2014, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, s'est efforcé, comme à  son habitude, d'être exhaustif, abordant la bonne gouvernance, la lutte antiterroriste, la corruption, le chômage et l'emploi, le logement, la relance de l'industrie et des entreprises, ainsi que d'autres points engageant l'avenir de l'économie nationale.2000-2009, UN BILAN POSITIF, MAIS…Il faut noter, chez Ahmed Ouyahia, un discours qui théorise pour une gestion très moderne de l'Etat. Un discours doublé d'une perception où chaque question abordée est resituée dans son contexte concret et où la responsabilité, autant que les rôles respectifs de tous les acteurs impliqués, sont magistralement attribués, démontrant que si les choses peinent à  démarrer ou vont à  un rythme insatisfaisant, c'est qu'elles doivent d'être ainsi à  des carences à  plusieurs niveaux sur lesquels le Premier ministre n'hésite pas à  mettre le doigt. On comprend, dès lors, aisément que la réussite des démarches publiques est tributaire de tout un environnement qui doit accompagner le changement.Pour l'exemple, et tout en se réjouissant des avancées remarquables réalisées par l'Etat dans l'exercice de ses fonctions régaliennes, Ahmed Ouyahia déplore des carences qui persistent au niveau local, notamment quand il s'agit de faire jouer aux élus locaux le plein rôle qui est le leur, dans le cadre d'une parfaite complémentarité entre eux et l'administration locale. Une manière, pour le Premier ministre de préconiser une réforme allant dans le sens de plus de responsabilité et de prérogatives pour les élus locaux.Pour ce qui est des bilans, chaque question est accompagnée de chiffres, laissant le soin à  la modération réaliste du gestionnaire, de relativiser les satisfecits du politique, plus pour ouvrir des perspectives réalistes et engageantes que pour faire des constats pessimistes ou optimistes.D'une manière globale, ce qui ressort de la déclaration de politique générale d'Ahmed Ouyahia, c'est une situation de l'Algérie, par rapport aux dix dernières années forte d'un bilan des réalisations antérieures largement positif sur tous les plans. Néanmoins, des réalisations qui demeurent insuffisantes du fait du retard pris dans les années 90. D'où ce long processus de restructurations, de réformes et de constructions dont l'étape complémentaire primordiale est ce quinquennat même qui s'annonce.2010-2014, LE CHANTIER DE LA MODERNITÉOn l'aura compris, à  travers les dispositions rigoureuses prises ces deux dernières années en matière de régulation des dépenses publiques, de transfert des capitaux marchands et de mise à  contribution des nouvelles technologies de l'information pour une meilleure coordination et un échange d'informations entre les services de sécurité, etc., c'est une Algérie plus vigilante qui s'annonce, décidée à  resserrer l'étau sur tous les braconniers qui profitent des brèches législatives, légales et réglementaires pour traire la vache à  lait. Des mesures qui visent aussi à  rendre désuets les créneaux du gain facile qui parasitent la véritable économie, en vue de pousser le capital privé national à  mieux se construire à  travers les secteurs économiques pérennes que l'Algérie entend promouvoir pour sortir de l'ère de la monoexportation.Mais le chantier de la modernité n'est pas que cela. Il est aussi cette alternative que l'Algérie s'offre de prendre en charge, par elle-même, à  la faveur de la disponibilité des moyens financiers, son développement industriel et économique, plutôt que de s'appuyer sur un apport étranger qui s'est révélé dérisoire et dénué d'une réelle bienveillance ces dix dernières années. Voilà ce que ce quinquennat engage comme perspectives, selon le Premier ministre qui interpelle les entreprises et les opérateurs économiques pour relever le défi de la modernité et jouer pleinement le rôle qui est le leur, dans un contexte où ce quinquennat est propice à  leur mise à  contribution dans le programme de développement. Mais ces entreprises auxquelles Ahmed Ouyahia promet une prospérité providentielle, doivent jouer le jeu de la transparence fiscale, d'une éthique financière et professionnelle à  toute épreuve, risquant à  défaut, de ne pas àªtre dans la course économique durant ce quinquennat.D'une manière générale, le Premier ministre a donné le ton, en abordant le court et le moyen terme, à  une véritable transition qui s'apparente au passage à  des réformes d'une autre génération, les premières ayant été caractérisées par des rattrapages propices à  tous les opportunismes, les secondes devant àªtre certainement l'occasion de corriger et de rétablir, selon des normes universelles, les conditions véritables d'exercice des actes de régulation publics et celles d'exercice des activités économiques.En se situant par rapport au long terme économique, Ahmed Ouyahia envisage l'Algérie de demain où la croissance n'est plus soutenue par la dépense publique, mais plutôt par des secteurs dynamisés, créateurs de richesses, où l'importation n'est plus réalisée sur le seul argent du pétrole. Pour cela, il a tenu à  situer les enjeux et les contraintes de demain, rappelant que les dispositions «protectionnistes» d'aujourd'hui sont passagères, qui devraient, au fur et à  mesure des étapes, laisser la place, de nouveau, à  une Algérie ouverte sur le monde et à  la compétition de l'économie mondialisée.Sans s'accommoder, donc, de l'embellie financière d'aujourd'hui qui permet, pourtant de construire demain au présent, ni s'affliger de voir l'Algérie se prendre en main dans son processus de développement, Ahmed Ouyahia ne semble pas apprécier le discours arrogant de l'argent, lui préférant la pertinence du mérite, de l'efficacité et de la compétence. Le présent quinquennat sera certainement l'espace de toutes ces aspirations et de toutes ces épreuves.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)