Algérie

Rebonds - De la naissance du Tiers-monde à Bandoeng à la «Déclaration d'Alger» : La lutte continue !



Rebonds - De la naissance du Tiers-monde à Bandoeng à la «Déclaration d'Alger» : La lutte continue !
Photo : Slimene S.A. Les «enfants» de 1514 tournent «résolument vers l'avenir» leur regard en souhaitant établir des relations renouvelées, équilibrées et transparentes avec tous les pays du monde. Dans la Déclaration d'Alger qu'ils ont adoptée à  l'unanimité mardi soir au Palais des Nations, ils ont affiché une réelle détermination à  «entrer» dans l'Histoire. Non pour y faire de la figuration mais  pour la marquer, comme l'ont fait leurs ancêtres en 1955 à  Bandoeng en donnant naissance au Tiers-monde. Notamment dans les grands forums internationaux où ils comptent  «opérer des forcings» pour «faire entendre leurs voix» et «secouer le cocotier». Dans cette Déclaration rédigée en 25 points, ils ont réaffirmé «la validité et la pertinence de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux» et exprimé leur conviction que «le parachèvement de la décolonisation est inéluctable». 50 ans après la résolution onusienne «1514» sur la décolonisation,16 Etats sont toujours sous domination à  travers le monde. Parmi eux, la Palestine et le Sahara Occidental qui sont devenus au fil du temps «otages» d'un Conseil de sécurité, pris lui aussi en otage par les grandes puissances pour servir leurs intérêts au détriment de ceux qui militent pour leur indépendance et leur émancipation.«Le colonialisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, est contraire aux buts et principes de la charte des Nations unies et aux normes du droit internationale», indique la Déclaration en d'Alger qui rejette tout alibi. Des pays et des peuples qui ont eu ou arraché leur indépendance durant les années 1960, certains souffrent du néocolonialisme, un concept qui fâche énormément en cette année 2010 où au moins 14 ex-colonies qui ont «reçu» leur indépendance d'une France refusent encore de «s'autodécoloniser», fêtent leur 50 ans d'indépendance, avec en arrière-plan une vision néocoloniale des Métropoles que résume en deux phrases le discours prononcé par Nicolas Sarkozy en juillet 2007 à Â  Dakar : «Le drame de l'Afrique n'est pas dans une prétendue infériorité de son art, sa pensée, de sa culture (...) le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire».La Françafrique ou la Mafiafrique est dite. Et pourtant, un autre discours est possible. Il suffit juste aux états colons de, revoir leurs politiques de «coopération», synonymes le plus souvent de pillage des ressources naturelles, s'inscrire dans une perspective de réparation du fait colonial, cesser de mettre en exergue le mythe de la «civilisation» qu'ils ont ramenée de chez eux et de glorifier le colonialisme.L'indépendance économique et la souveraineté des pays dans la gestion de leur ressource constituent le nouveau défi auquel sont confrontés les pays du Sud. Les participants, dont des figures emblématiques des mouvements de libérations, des ex-chefs d'Etat, des prix Nobel, venus des quatre coins de la planète,  veulent deux choses. Une, la promotion d'un partenariat avec d'autres pays, si celui-ci ne manœuvre pas pour réduire leur capacité de décision et leur souveraineté sur leurs ressources. Deux, faire passer la Déclaration d'Alger pour un message destiné à Â  l'Humanité pour qu'elle se mobilise contre toutes les formes d'asservissement de l'homme. ÉGALER LES AUTRES50 ans après la «1514», les pays et peuples qui  ont été colonisés au nom d'un idéal «civilisateur» refusent de l'être de nouveau. Sous n'importe quel stratagème. Y compris avec leurs bases militaires pour lutter contre le terrorisme.  Déterminés à  faire face aux défis induits par la mondialisation et à  «participer pleinement» à  la gouvernance mondiale, ils semblent avoir saisi la «portée» profonde  de la phrase du président Nelson Mandela : «Les pays nouvellement indépendants ont acquis seulement le droit à  la liberté mais pas encore la liberté». A Alger, mardi soir, si personne n'avait en tête l'intention de réanimer le Mouvement des non-alignés en ces temps où la souveraineté des Etats nouvellement indépendants est mise régulièrement à  rude épreuve, plusieurs  présents n'ont pas vu d'un mauvais œil la «possibilité» de transformer un jour la Déclaration d'Alger en «fondation» d'un quelque chose qui permettrait aux ex-colonisés de voir plus clair dans un monde qui subit de plein fouet un reclassement géopolitique. Surtout s'ils optent pour une coopération Sud-Sud tous azimuts, en ces temps où certains au Nord veulent imposer la révision des concepts de souveraineté et de l'intangibilité des frontières «ethnicisées»Â  pour «gangrener» les ex-colonies par des conflits interethniques et des génocides. Aujourd'hui, le Sud, y compris le  continent africain, sait qu'il possède tous les atouts pour égaler les autres puissances économiques du monde. Surtout si le centre de gravité du capitalisme mondial continue à  se déplacer et oligopoles se constituent chez lui.Il a, en sus des  richesses naturelles, un potentiel humain à  même de  tordre le coup au néo-colonialisme culturel, lui permettre de se frayer une place de choix comme puissance économique, politique et culturelle et établir des relations audacieuses avec les Etats du Nord. Pour exemple, l'Afrique qui est exclue de la mondialisation, - elle pèse moins de 2% des échanges mondiaux et des investissements étrangers directs - pourrait négocier sa place, si l'intérêt que lui portent la Chine, l'Inde et le Brésil, les puissances montantes du Sud, en sus de celui des Etats-Unis et de l'Europe, est bien géré. Idem pour l'Asie et l'Amérique du Sud qui sont en train d'émerger et de vivre démocratisation, éclosion d'une société civile et d'ONG, comme le Continent noir, qui efface peu à  peu l'image d'un continent synonymes de coups d'Etat et de sacs de riz pour s'offrir celle d'une Afrique promue «priorité stratégique» de tout le monde. Il est vrai que l'Afrique a appris depuis à  relever la tête et que si en 1995 35 des 53 pays étaient en guerre, aujourd'hui, il reste à  peine 4 conflits, dont ceux de la Côte d'Ivoire et du Soudan.


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