Le secteur a connu un léger rebond de croissance au troisième trimestre de l'année en cours dû aux performances enregistrées dans les branches GNL et raffinage.Le secteur des hydrocarbures, toutes branches confondues, a enregistré un léger mieux au troisième trimestre de l'année en cours, avec une croissance assez modeste de la productivité (3,2%). Ce taux positif est le résultat de l'augmentation des performances dans les branches de liquéfaction du gaz naturel (un relèvement de 26,6%) et dans le raffinage du pétrole brut (une hausse de 6,9%). Quant à la branche de la production du pétrole brut et du gaz naturel, elle a encore fait des siennes, reculant de 1,3%.
Ainsi, le secteur se reprend, après avoir connu des mauvais résultats pendant de longues périodes. Au troisième trimestre 2018, par exemple, la production avait chuté de 7,8% par rapport à la même période de l'année 2017. La production dans la branche de liquéfaction du gaz naturel, qui avait enregistré une diminution de? 25,9%, avait largement contribué à cette tendance baissière dans ce secteur.
Celle du pétrole brut et du gaz naturel avait, elle, régressé de 3,1%, tandis que le raffinage du pétrole brut avait affiché une contraction de 11,8%. Aux dires de beaucoup, le manque d'investissement chronique dans l'amont pétrogazier explique, en partie, la faiblesse de la production du pétrole brut et du gaz. Dans les années fastes, beaucoup de sites d'exploration ont été développés, dans le cadre de la loi 86-14. Cela avait permis de donner de l'épaisseur à la production sur quelques années seulement. En 2007, par exemple, le pays produisait 233 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) contre 192 en 2018, soit une chute de 18% (ou -1,6%) par an. Et il exportait 141 millions de TEP en 2005 contre 99 millions de TEP en 2018, soit une chute de 30% (ou -2,3%) par an. La contraction de la production a touché la plupart des sites, y compris des sites emblématiques comme Hassi Messaoud et Hassi R'mel.
Les deux champs sont toujours là, mais ils ne sont plus les mêmes. Ils sont gagnés par la déplétion. Dans une déclaration qu'il nous avait faite récemment, Siad Beghoul, expert pétrolier, soulignait que Hassi Messaoud, qui produit actuellement autour de 15 millions de tonnes par an, ne contribue qu'à hauteur de 30% dans la production nationale, suivi des champs en association d'Ourhoud (15%) et de Berkine (12%), et que même ces gisements en association, découverts sous la loi 86-14, ont commencé à décroître, comme c'est le cas d'Ourhoud qui a déjà produit plus d'un milliard de barils.
Sur le plan gazier, avec une production moyenne annuelle de 75 milliards de mètres cubes, le gisement de Hassi R'mel contribue à hauteur de 55% dans la production gazière du pays. Et, selon lui, les réserves restantes de ce gisement tourneraient autour de 900 milliards de mètres cubes, soit 32% des réserves de gaz du pays.
Il est évident que dès lors que ces deux méga-gisements en déplétion contrôlent l'essentiel de la production nationale, cette dernière doit décliner du fait que les nouvelles découvertes, bien que nombreuses, n'arrivent pas à compenser les quantités produites et commercialisées. Aujourd'hui, des efforts législatifs ? une nouvelle loi sur les hydrocarbures a été adoptée fin novembre ? ont été fournis en vue de redonner de la vigueur à la production.
Cette fois, cela va-t-il marcher ' Attendons pour voir.
Youcef Salami
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Posté Le : 16/12/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Youcef SALAMI
Source : www.liberte-algerie.com