Rebatata

«Il ne vaut pas une basla» voulait dire que telle personne c'était du zéro sur zéro.Un oualou majuscule. Et puis, il y a eu la pénurie de bsal. Notre viecommençait à ressembler à ce légume qui nous fait pleurer tant qu'on lui ôtaitune couche.Uncopain me disait, il y a des années, quand la batata ne coûtait pas basla «tusais depuis mon enfance, chez nous, c'était el-ftour batata hamra, batatasafra. Le dîner batata frites en plat de résistance et batata faïdha en horsd'oeuvre. Il y avait la fête quand la batata était coucha avec un peu deviande. Depuis le mariage de mon frère aîné et l'arrivée de sa femme audomicile familial, ça a changé. On pouvait manger de la purée. C'est vous direla place de la pomme de terre dans la vie du petit peuple.Çay est, c'est parti! La pomme de terre est élue Miss légumes pour l'année 2007.Qui l'aurait dit? Qui s'attendait à cela? C'est la faute à Parmentier. C'estlui qui a apprécié la valeur nutritive de la pomme de terre, introduite enFrance à la fin du 18ème siècle. Il n'aurait pas dû déclarer ce tuberculecomestible, nous serions alors plus tranquilles maintenant. S'il en savait leprix, il se retournerait dans sa tombe. Et si ce légume n'existait pas?L'année2007 est l'année de la pomme de terre. C'est le seul thème d'actualité... Ons'en souviendra longtemps. Avec les plaines de Perrégaux, de Sig, de Mascara,de Relizane, de Chlef et de la Mitidja, l'Algérie était un pays agricole.Depuis la révolution agraire, tout a disparu. Les enfants ignorent lasignification d'un jardin, d'un verger, d'un champ, d'une plaine... On parled'agriculture. Quelle agriculture? Une production annuelle qui ne suffit pas àassurer les besoins d'une wilaya! Nos responsables voient d'immenses qualitéslà où nous voyons d'horribles défauts. C'est que nous n'avons pas la même vue.