On risque de perdre le projet, son financement et d'en rembourser une partie à cause des lenteurs administratives qu'on ne comprend pas», lâche excédé le porte-parole de Probiom, la fondation pour la promotion de la biologie marine.C'est le projet de réalisation et d'immersion d'un récif artificiel au large d'Annaba et le film qui relate les opérations, qui a été initié par l'association annabie Hippone Sub ayant trouvé les financements, 3,5 millions de DA auprès du Fonds mondial pour l'environnement (FEM), du SGP et du PNUD.
Un projet lancé en 2019, qui a pris du retard pour cause de Covid-19, approuvé et soutenu par les ministères concernés, en l'occurrence ceux de l'environnement, de la pêche et les garde-côtes. Un projet, dont le deadline est pour avril 2021, film documentaire compris, ce qui suppose que l'immersion doit se faire dans les meilleurs délais. Il semble, selon le communiqué de Probium, que le secrétariat général de la wilaya d'Annaba ne semble pas avoir saisi à sa juste mesure l'importance du temps pour ce projet.
Le récif artificiel est une armature métallique en forme de pyramide de 33 m3 réalisée en juillet dernier. «Elle est en train de rouiller», se plaint notre interlocuteur. Début août, Hippone Sub demande, selon les termes du décret 17-363 relatif aux récifs artificiels, l'arrêté du wali autorisant l'immersion. «Depuis, nous avons joué les coursiers entre les membres de cette commission pour qu'elle se réunisse au plus vite.
Cinq mois après, les convocations n'ont toujours pas été envoyées par le SG de la wilaya», nous explique Emir Berkane, porte-parole de Probiom qui précise que «le décret stipule clairement que la commission présidée par le wali doit se prononcer dans les 45 jours après le dépôt de la demande. Elle est en retard de 2 mois et demi».
En fait, ce récif artificiel est une extension d'un premier immergé en 2016. Opération qui s'est soldée par un indéniable succès et qui du reste a ouvert la voie à une reconduction des financements pour poursuivre ce genre d'actions le long du littoral. C'est un procédé pour reconstituer la biodiversité marine là où elle a disparu tout en empêchant le chalutage dans les zones d'immersion. Selon le Pr Derbal, responsable scientifique du projet, 43 espèces d'algues et de poissons sont réapparues sur le premier récif de 2016. Hippone Sub compte immerger un troisième récif de 66 m3.
Pour l'heure, on compte 3 sites le long du littoral à Annaba, à Dellys et à Oran. L'Algérie accuse un grand retard. Elle est la dernière en Méditerranée. Pour la petite histoire, en 2016, en pleine guerre, les Libyens ont immergé des récifs et continuent toujours de le faire et en Tunisie ce ne sont plus les associations pour l'environnement qui le font, mais les associations de pêcheurs qui ont compris l'intérêt de la reconstitution de la biodiversité marine.
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Posté Le : 03/12/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Slim Sadki
Source : www.elwatan.com