Algérie

REALISATION DES PROJETS EN HYDRAULIQUE Fin des travaux à multiples vitesses '


De notre envoyé spécial à Blida, Mehdi Mehenni
Le nouveau ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, admet, certes, le caractère d'urgence et de priorité qui prévaut dans son secteur, mais il refuse, néanmoins, que la population constate la réalisation d'ouvrages sans pour autant en tirer profit dans l'immédiat. «Dorénavant, les projets et leur mobilisation doivent se faire en même temps», a-t-il martelé.
En visite d'inspection jeudi dernier, à Blida, Hocine Necib, fraîchement installé à la tête du secteur des Ressources en eau, a profité de sa première sortie sur le terrain pour poser ses règles de jeu. C'est au cours du premier point de sa visite, un projet de réalisation de captage des eaux de source de Oued Chiffa, qu'il donna le la : «Il ne sert à rien de réaliser un tel ouvrage si la population ne récolte pas ses fruits dans l'immédiat.» En effet, ce projet, qui permettra le renforcement de l'accès à l'eau potable de la zone ouest du Grand- Blida de 10 000 m3/jour, devrait être livré, suivant les délais, fin novembre 2012. Mais c'est que le raccordement à la station de Chiffa, qui se situe à 3 km de l'ouvrage, pour la mobilisation de l'eau n'a pas été prévu entre temps. «Je n'accepte plus que dans ce secteur, les composantes des projets se fassent à vitesses différentes. Les ouvrages et leur mobilisation doivent avancer en même temps», a-t-il instruit au directeur de l'hydraulique de la wilaya de Blida. Si le ministre a accordé un mois supplémentaire, à savoir décembre 2012, pour l'achèvement du projet, il a néanmoins exigé que le raccordement se fasse d'ici février 2013, comme dernier délai. «Je veux que vous me donniez un engagement non pas seulement pour l'achèvement de l'ouvrage mais aussi et surtout pour la mise en service de la distribution. Il faut donner de l'eau aux gens sans plus attendre», a-t-il ajouté.
93 rejets des égouts dans la nature et menace sur la nappe phréatique
En inspectant la station d'épuration de Béni Merad, à l'arrêt depuis 2005, et où des travaux d'extension et de réhabilitation viennent d'être engagés, le ministre qui a découvert, à sa grande surprise que 93 rejets d'eaux usées se font depuis huit ans dans la nature, n'a pas fait dans l'économie des mots : «Un grand retard a été enregistré dans ce domaine et il est inacceptable qu'une wilaya comme Blida continue de rejeter ses eaux usées dans les oueds menaçant ainsi la nappe phréatique. Nous avons une grande responsabilité pour la protection du domaine public et la nature doit absolument recouvrer ses droits.» Le wali de Blida, Mohamed Ouchene, installé depuis deux ans, a, de son côté, déclaré au ministre qu'en plus de cette situation, il n'existe pas une décharge publique contrôlée dans la wilaya et que les gens jettent leurs déchets et ordures carrément dans les oueds, ce qui augmente le risque de contamination des nappes phréatiques. Plus grave encore, Mohamed Ouchene a fait savoir au ministre que certains rejets des eaux usées se font à oued El Harrach dont, pourtant, les travaux de réhabilitation ont été engagés au prix fort. Ainsi, ce projet de réhabilitation de la station d'épuration de Béni Merad, qui revêt un caractère d'urgence pour la protection de la nappe de la Mitidja, et qui sera réalisé dans un délai de 24 mois, permettra le traitement d'un débit d'eaux usées de 60 000 m3/jour, qui seront utilisées dans l'irrigation des terres agricoles ainsi que la récupération et la valorisation de la boue à des fins agricoles.
Le dilemme de Bougara
Hocine Necib a également profité de sa sortie pour inspecter le barrage de Bougara, d'une capacité de stockage de 1 million de mètres cubes et dédié exclusivement à l'irrigation des terres agricoles. Ce projet est à l'arrêt depuis sa livraison, faute de gestionnaire. En effet, aucune loi ne prévoit les modalités de gestion des petits barrages après leur livraison d'autant que ni le ministère des Ressources en eau ni la wilaya ne disposent des prérogatives nécessaires pour leur administration. Le problème a été posé en présence du ministre et certains cadres de la wilaya ont proposé de confier sa gestion aux agriculteurs puisqu'ils sont les seuls bénéficiaires. Chose que Hocine Necib a fermement refusée, soulignant qu'un tel ouvrage doit être géré par des spécialistes qui seront en mesure d'assurer le traitement et le suivi. «La gestion d'un barrage n'est pas du ressort d'un agriculteur. Les ouvrages publics sont gérés uniquement par l'Etat. Nous allons néanmoins réfléchir pour trouver une solution à ce problème», a-t-il précisé, tout en instruisant le directeur de l'hydraulique de Blida de procéder au nettoyage du barrage et le préparer pour l'hiver. Le wali de Blida a profité de l'occasion pour poser au ministre le problème de la disponibilité de l'eau potable dans la région de Bougara, notamment à Ouled Selama, proposant ainsi l'utilisation d'une partie des eaux de l'ouvrage pour l'alimentation de la population. Mais le ministre s'est montré encore une fois catégorique : «Le projet est exclusivement dédié à l'agriculture et ne sera pas détourné de sa vocation initiale.» Cependant, Hocine Necib a ordonné la mise en place d'une station monobloc à Ouled Selama pour répondre aux besoins de la population. Enfin, il est à signaler que le ministre a insisté sur l'état d'avancement du projet de renforcement de l'accès à l'eau potable du Grand-Blida à partir de l'ouest d'Alger, qui se fera en deux tranches et permettra le transfert de 80 000 m3/jour. Se disant satisfait dans l'ensemble des efforts jusque-là consentis dans le secteur, Hocine Necib s'est donné comme délai juin 2013 pour «une nette amélioration de l'accès à l'eau potable dans la wilaya de Blida».
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)