Si la visite à Alger du chef de l'Etat mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, à l'invitation de son homologue algérien, s'inscrit officiellement «dans le cadre du dialogue et de la concertation traditionnels entre les deux pays», pour nombre d'observateurs, cette visite revêt une importance telle qu'elle dépasse de loin l'acception de cette formule diplomatique.
Et pour cause ! Cette visite offrira également l'occasion aux deux chefs d'Etat de poursuivre et d'approfondir leur consultation et leurs échanges sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun mais aussi d'aplanir définitivement les divergences qui émaillées ces dernières années, les relations entre les deux pays. Exit la frilosité, l'heure est au réchauffement. Le communiqué de la présidence de la République annonçant cette visite se fixe même pour objectif de donner «une impulsion nouvelle à la coopération bilatérale dans tous les domaines». Membre de l'Union du Maghreb arabe, cette visite sera très certainement saisie pour renforcer l'amitié et les relations de bon voisinage entre les peuples des deux pays. Mais c'est assurément la question sécuritaire et de la lutte contre le terrorisme au Sahel qui va attirer toutes les attentions. Il s'agit de faire face à une menace commune. Avec la fin du conflit libyen, l'insécurité s'est considérablement accrue dans cette région depuis le retour notamment au Mali et au Niger de milliers de combattants touaregs lourdement armés. Une nouvelle donne qui suscite actuellement les pires craintes dans la région. D'où donc la nécessité de raffermir la coopération sécuritaire entre les pays de la région. A ce sujet, la Mauritanie vient de prendre le commandement pour deux ans du Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cemoc) qui, outre ceux de Mauritanie et d'Algérie, regroupe les chefs militaires maliens et nigériens. Créé en avril 2010, le Cemoc est basé en Algérie, à Tamanrasset, et dispose d'un centre de renseignements à Alger avec pour objectif de mieux coordonner la lutte contre AlQaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et la criminalité. Il est à rappeler que cette visite du président Mauritanien en Algérie coincide avec la revendication jeudi par l'Aqmi de l'enlèvement de cinq européens, dont deux Français, un Sud-Africain également de nationalité britannique, un Suédois et un Néerlandais. Et c'est un autre groupe dissident de l'Aqmi qui a revendiqué, pour sa part, samedi l'enlèvement fin octobre non loin de Tindouf, dans un camp de réfugiés sahraouis, de trois coopérants européens, deux Espagnols et une Italienne. Il est enfin à rappeler que la position de l'Algérie qui refuse de négocier avec les groupes terroristes et toute idée de versement de rançons aux ravisseurs en vue d'obtenir la libération d'otages est aujourd'hui un point de convergence de l'ensemble de la communauté internationale. Tout le monde a compris enfin -et mieux vaut tard que jamais- que le paiement de rançons peut constituer en effet, non seulement une source de financement aux groupes terroristes, mais aussi une émulation à la manipulation de plusieurs puissances étrangères à la région auxquelles il ne faut surtout pas prêter le flanc.
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Posté Le : 11/12/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Abdelghafour
Source : www.lnr-dz.com