Réactions mitigées à travers le monde

En Afrique du Sud, l'ex-militant anti-apartheid, Desmond Tutu, Nobel de la paix en 1984, a comparé le lauréat à « un jeune Mandela ». Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, voit en lui « un nouvel esprit de dialogue », le président français, Nicolas Sarkozy ,a salué « le retour de l'Amérique dans le c'ur de tous les peuples » et la chancelière allemande, Angela Merkel, une « incitation » à faire encore plus pour la paix. Tout en le félicitant pour son Nobel, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a souhaité l'avènement d'un Etat palestinien au cours de la présidence Obama. Le sénateur républicain, John McCain, adversaire malheureux de Obama dans la course à la Maison-Blanche en 2008, s'est dit « fier » de l'attribution du prix au président américain. Le président russe, Dmitri Medvedev, a félicité Obama, estimant que la décision du comité Nobel « témoigne d'une vision réaliste des dynamiques du développement mondial ». « J'espère que cette décision sera un encouragement supplémentaire à joindre les efforts pour créer un nouveau climat dans les relations internationales et promouvoir des initiatives d'une importance cruciale pour la sécurité globale », a ajouté M. Medvedev. Pour l'Iran, la décision est « hâtive » et le prix « prématuré » quant à l'attribution du prix Nobel de la paix à M. Obama, tout en disant ne pas être opposé à un tel choix s'il permet de changer l'orientation de la politique américaine. « Si l'obtention de ce prix encourage à rejeter la politique belliciste et unilatérale des précédentes administrations américaines et à créer une approche basée sur la paix, alors on ne s'y oppose pas », a dit le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki.Quant à Fidel Castro, il a indiqué que cette décision « a été une mesure positive », souhaitant y voir « plus qu'un prix au président des Etats-Unis, une critique contre la politique génocidaire qu'ont suivie nombre de présidents de ce pays, une exhortation à la paix et à la recherche de solutions conduisant à la survie de l'espèce ». Enfin, le prix Nobel de la paix argentin, Adolfo Perez Esquivel, a déclaré : « Je suis surpris par l'attribution du Prix à Obama, qui est le président du pays qui commet le plus d'agressions au monde, et qui impose les choses du point de vue du complexe militaro-industriel, les guerres et les conflits ». Adolfo Perez Esquivel, ancien détenu dans les geôles du régime des généraux argentins, fondateur de l'organisation de défense des droits de l'homme, Service de Paix et Justice, avait reçu le prix Nobel de la paix en 1980. Il est actuellement professeur de droit international à l'Université de Buenos Aires.  >