Algérie

Réactions de partis politiques : déception, satisfaction et indifférence



Le discours prononcé par le président de la République, jeudi à Arzew (Oran), à l'occasion du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a été perçu comme un «non-événement» par certains et comme «un discours positif» par d'autres, notamment chez la classe politique.Ainsi, dans la wilaya de Tizi Ouzou, le RCD estime que Bouteflika «est finissant et ne peut pas réveiller les vivants d'autant plus que son discours est plein de contradictions surtout quand il essaye de mettre en avant les méthodes des années 1970 alors qu'il a oublié qu'on est en 2012», commente Bousaâd Boudiaf, député de la formation de Saïd Sadi, qui ajoute : «Il faut savoir que les générations actuelles se rappellent à peine de leur passé même s'il n'est pas falsifié. Le 1er Novembre dans sa déclaration comme celle du Congrès de la Soummam ne sont pas à comparer avec des pseudo-élections qui ne serviraient qu'un clan, le clan de la clientèle. Le conseil national de notre parti a mis au clair les élections législatives. Et ce n'est pas le discours du Président qui y changera quelque chose.»
Le MSP, pour sa part, voit les choses autrement. Il est certes favorable au discours du chef de l'Etat, mais il reste toutefois sceptique sur certains points. D'ailleurs, à ce propos, Adel Belhoul, chargé de communication du bureau du MSP à Tizi Ouzou, dira : «Nous avons certes relevé des points positifs de ce qu'a déclaré le président de la République à Oran, mais il y a certains choses qui ne concordent pas avec les thèses du parti.» Et de préciser que le parti de Bouguerra Soltani a eu des assurances, à travers le discours de Bouteflika, au sujet des prochaines élections législatives. M. Belhoul a aussi souligné que «le Premier ministre doit être un technocrate mais pas un chef de parti qui va préparer le scrutin de mai prochain».
Selon lui, l'Algérie doit avoir un système parlementaire à l'image des autres pays. «Effectivement, le scrutin de mai prochain est un virage historique. C'est un rendez-vous déterminant où l'erreur est impardonnable», a-t-il soutenu. Pour le responsable de communication du MSP à Tizi Ouzou, «l'Algérie n'est pas en reste de ce qui se passe dans les pays arabes et particulièrement dans le Maghreb. L'Algérie doit donc assurer un scrutin transparent pour renforcer les libertés et bannir les habitudes du passé. En somme, à travers le discours de Bouteflika, on sent qu'il y a une volonté surtout d'éviter la fraude.»
Même sentiment chez le FLN. «Le président à appelé un vote massif car c'est une manière de dire que l'avenir du pays est entre les mains du peuple», a souligné Saïd Lakhdari, député de la formation de Abdelaziz Belkhadem, qui ajoute : «Il a même exigé la neutralité totale de l'administration et il a levé toute équivoque pour ceux qui doutent encore des reformes. Il a même demandé aux partis politiques de choisir des candidats crédibles, comme il a également insisté pour que le scrutin prochain se déroule dans la transparence et la sérénité. Il a comparé les élections de 10 mai prochain au 1er Novembre 1954 parce qu'il pense à la création d'une deuxième République. En un mot, le discours de Boutelika est rassuran», relève le mouhafadh du FLN à Tizi Ouzou.
Pour le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) de Mohamed Saïd, «il ne suffit pas de faire des discours et des promesses pour garantir la réussite du scrutions de mai prochain, d'autant plus que les anciens et les nouveaux partis vont aborder les élections à chances égales». «Comparer le scrutin du 10 mai 2012 au 1er Novembre 1954, c'est un peu trop pour au moins une raison. Le 1er Novembre, c'est l'aboutissement de presque un siècle et demi de lutte pour l'indépendance. Or, les législatives de mai interviennent dans une situation politique d'urgence», souligne Amar Ingrachene, représentant de la wilaya de Tizi Ouzou au conseil national du PLJ, qui poursuit : «Effectivement, des pressions extérieures s'exercent sur l'Algérie mais ce n'est pas une élection qui pourrait déjouer d'éventuels complots ou pressions étrangères. Nous attendons que le terrain nous démontre la volonté du Président.»
Par ailleurs, il est à remarquer l'indifférence du citoyen au discours du chef de l'Etat à Oran. «Sincèrement, on ne savait même qu'il allait faire un discours», disent deux jeunes que nous avons interrogés, hier à Tizi Ouzou. «Je pense que cette fois-ci, il n'a encore rien dit sur ce qui s'est passé dans la région suite à la tempête de neige qui fait subir aux citoyens des moments pénibles. Des communes ont été sinistrées et il n'en a même pas soufflé un mot», ont-ils ajouté. Un père de famille enchaîne : «C'est la déception totale. D'ailleurs, j'ai décidé de ne plus écouter les déclarations du Président car il ne dit rien sur les souffrances du peuple.»


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