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Ramdane Taazibt (Parti des travailleurs) : «La liberté de la presse est plus que jamais en danger»Les propos de Joseph Ged, PDG d'Ooredoo, sont qualifiés de «très graves» par le Parti des travailleurs (PT). «On a toujours soulevé le problème des lobbies de la publicité et le financement des médias dans notre pays. La liberté de la presse et les médias sont plus que jamais en danger», tranche M. Taazibt. Pour le PT, qu'un groupe, quelles que soient ses tendances, de surcroît étranger, tienne de tels propos ce n'est pas seulement la liberté de la presse qui est menacée, mais il s'agit d'une atteinte à la souveraineté du pays et, dans ce cas-là, l'Etat doit intervenir. Ces déclarations ne peuvent, selon le PT, passer sous silence car elles sonnent comme «des pressions intolérables» et l'Etat doit intervenir, de l'avis de M. Taazibt, par voie légale et réglementaire pour mettre fin à ce genre de pratiques. «Les dirigeants de ce pays doivent agir pour que la publicité ne soit plus utilisée comme une arme, que ce soit de la part du ministère de la Communication et encore moins par des groupes privés ou nationaux», note Taazibt, avant de s'interroger : «Si demain ce petit royaume du Qatar est pris la main dans le sac ou s'ingère dans nos affaires, ou incite à la rébellion, le journal qui dénoncera sera réprimé et privé de publicité '» Il s'agit là, pour le parti de Louisa Hanoune, d'«une atteinte grave contre la démocratie et la liberté de presse et l'Etat doit impérativement réagir». Soufiane Djilali (président de Jil Jadid) : «C'est scandaleux !»«Nous sommes scandalisés par ces propos. Un groupe étranger qui vient nous dicter la marche à suivre ! Où va l'Algérie '», s'insurge Soufiane Djilali, qui estime qu'aujourd'hui, «le pays se fait dicter sa politique par des chefs d'entreprises et, bientôt, ce seront des chefs d'entreprises multinationales qui dirigeront le pays et dicteront leur conduite» à la presse et à nos politiciens «Le PDG d'Ooredoo a tenu ces propos devant un ministre de la République. Un ministre qui n'en a que le nom dès lors qu'il accepte ce genre de dépassement», s'insurge le leader de Jil Jadid, qui pense que prochainement, ces groupes étrangers donneront leur avis pour l'autorisation d'un parti politique ou autre association. Pour Soufiane Djilali, «en l'absence d'un président de la République, il ne faut pas s'étonner qu'un étranger vienne dicter sa feuille de route et la marche à suivre à nos dirigeants».Ahmed Adimi (chargé de communication de Talaîou El Houriyet) : «La faiblesse du pouvoir ouvre la voie au dépassement»«La faiblesse du pouvoir politique ouvre la voie à toute sorte de dérapage et de dépassement. Et le patron d'Ooredoo a eu le courage de dire publiquement ce que beaucoup d'autres entreprises étrangères font en catimini. Ceci est grave.» Pour Ahmed Adimi, Joseph Ged n'a pas innové, il a «emboîté le pas à notre gouvernement qui utilise la publicité comme un moyen de pression et prive les journaux qui osent dépasser les lignes rouges». «Lorsqu'un Etat devient faible, un PDG d'une entreprise étrangère se permet de nous dicter sa loi et se permet également de gérer les médias», regrette M. Adimi, qui qualifie en outre les propos de J. Ged d'«ingérence dans les affaires de l'Algérie». Il invite le gouvernement à élaborer une loi régissant le domaine de la publicité : «Il existe un vide juridique en la matière et c'est pour cette raison entre autres, que certaines entreprises font la loi. C'est une sorte de main mise sur les médias et dans ce cas il y a une sérieuse menace sur la liberté de la presse.»Atmane Mazouz (RCD) : «Aucun chantage ne doit être accept黫La presse algérienne a acquis sa liberté après d'énormes sacrifices. Personne ne pourra accepter que sa ligne éditoriale lui soit dictée», estime M. Mazouz, qui fustige le pouvoir et les donneurs de leçons : «Ce n'est pas parce que le pouvoir a clientélisé l'essentiel des secteurs d'activité au dépens de la souveraineté nationale qu'un opérateur s'autorise à dicter sa loi ou à compromettre l'idéal pour lequel la presse libre a arraché ses titres de noblesse. La liberté de la presse n'a pas de prix et aucun chantage ne doit être accepté.»




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