Algérie

Réactions



Mustapha Mokri. Étudiant : On nous a frappés, empêchés d'aller aux toilettesL'attaque a eu lieu vers 4 h du matin. Les Israéliens sont intervenus par hélicoptère, c'étaient des commandos héliportés sur nos navires. Ils ont commencé à tirer avec des balles à blanc et du gaz lacrymogène, puis avec des balles réelles. Là, quatre personnes ont été abattues sous mes yeux. Ils disent qu'il y a eu 9 morts, mais les Turcs parlent de 16 morts. Il y a une quarantaine de blessés dont la moitié se trouve dans un état grave. Moi, je suis parti le 20 mai depuis Alger, pour rejoindre Istanbul puis Antalaya. Le 25, nous avons pris un bateau et navigué pendant un jour et demi jusqu'à Chypre, puis nous avons attendu pendant deux jours l'arrivée des autres navires de la flottille pour repartir en direction de Ghaza. Après l'attaque, on était tous logés à la même enseigne, même les activistes de nationalité israélienne. On nous a frappés, attaché les mains, empêchés d'aller aux toilettes. Sans nourriture pendant 36 heures. J'ai été emmené dans une minuscule cellule de 2 mètres sur 2 mètres. Et on ose parler d'Israël comme d'un pays démocratique !Kada Benammar. Journaliste à Echourrouk : Nous sommes classés « dangereux » !A la prison, dans les environs de Beir Sab', où les Israéliens avaient rassemblé des délégations arabes et musulmanes, le directeur nous a expliqué que nous avions plus de liberté pour circuler que dans une prison classique. Mais le lendemain, il nous a déclaré qu'il nous traiterait comme des prisonniers et a refusé de répondre à nos questions sur la durée de notre incarcération. « Ces questions sont du ressort du gouvernement israélien », s'est-il contenté de dire. Le lendemain, à 16h, deux diplomates jordaniens sont venus. Ils représentaient les gouvernements des personnes arrêtées et nous ont appris qu'on allait être libérés dans moins de deux heures. Le bus devant nous transporter vers la Jordanie était prêt 2 heures plus tard. Nous avons refusé de signer les décharges israéliennes signifiant que nous étions entrés « illégalement » en Israël et que nous avons été bien traités durant notre incarcération. Après ce refus, on nous a informés que nous étions strictement interdits de rentrer une nouvelle fois en Israël et que nous étions classés « dangereux ». Le directeur nous a précisé que la prochaine fois, les conséquences seraient « plus lourdes » !Messar Nedjma Soltani. Membre du bureau national du MSP : Lever le blocus ou mourir en martyr Mon but était d'aller à Ghaza et lever le blocus israélien imposé depuis plus de 3 ans, ou bien mourir en martyre de la cause. Avant le raid, j'avais reçu un email de ma fille Anfal : « Maman, c'est la fête des mères et je te transmets toutes mes salutations. Tu nous manques beaucoup, mais tu as choisi de te rendre à bord du bateau pour casser le blocus israélien et tomber en martyre, je souhaite que ton voeux se réalise. » Juste après, vers minuit, les soldats de la marine israélienne nous ont encerclés. Quelques minutes plus tard, l'assaut a été donné. Nous entendions des coups de feu qui retentissaient de partout. Les premiers martyrs sont tombés, quatre Turcs. Alors nous nous sommes précipités pour soigner les autres blessés. Vers 4 h du matin, les soldats sont entrés et ont demandé au capitaine de livrer le navire. Une fois au port d'Ashdod, nous devions choisir entre signer un document rédigé en hébreu ou partir en prison. La délégation algérienne a refusé de signer quoi que ce soit. A la prison, les enquêteurs défilaient pour nous interroger en nous bousculant et nous insultant.Saliha Nouasria. Membre d'un club économique à Batna : Le soldat israélien est un Arnold SchwarzeneggerAvant, je voyais cela à la télévision. Désormais, je peux dire que je l'ai vécu. Le soldat israélien, c'est un Arnold Schwarzenegger, son sang est froid. Vous voyez sous vos yeux comment ils bousculent des hommes âgés, crient sur les enfants. Nous les femmes, ils nous ont mises de côté dans une cellule, mais ils ne nous ont pas brutalisées. Ils ont bousculé des journalistes femmes, mais les autres ont été correctement traitées. Ceux qui ont été brutalisés étaient essentiellement des activistes hommes. On était attachés sur le bateau, en plein soleil pendant 8 heures. J'ai cru que c'était une éternité. Ils ont utilisé des méthodes inhumaines. Le capitaine du bateau était turc. Il y avait à bord son fils âgé de 1 an. Les soldats israéliens ont pointé une arme sur la tête du bébé en menaçant le père : « Tu arrêtes le navire ou on tue ton fils ! » Quand la police m'a demandé de quel pays je venais, je leur ai répondu « Algeria, pays du 1er Novembre' » Ils m'ont demandé quelle langue je parlais. Je leur ai répondu : « Ni français, ni arabe, je parle chaoui ! Trouvez un traducteur chaoui ! »Zine Eddine Ben Medkhene. Vice-président du groupe parlementaire MSP à l'APN : Ce n'était en aucun cas une provocationC'était un véritable massacre, le capitaine du bateau sur lequel nous nous trouvions, le Marmara, nous a confirmé que l'assaut s'est fait dans une violence jamais connue dans la région. En plus, nous étions dans les eaux internationales ! Un de nos compatriotes a été blessé à son 'il droit. J'espère que ce n'est pas grave. Il est actuellement pris en charge à Amman, en Jordanie. Moi, c'est la deuxième fois que j'allais à Ghaza. En février dernier, j'ai fait partie d'une délégation parlementaire arabe. Cette fois-ci, c'était purement humanitaire, avec des hommes et des femmes de différentes nationalités. On avait pour objectif de forcer Israël à lever l'embargo sur Ghaza. Ce n'était en aucun cas de la provocation. Vous savez, sur les navires, il y avait des vivres, des médicaments et des matériaux de construction. On était tous des civils. Les Israéliens n'avaient aucun droit de nous sauter dessus et d'accomplir ce crime de guerre. Je peux vous garantir que ceux qui ont agi ainsi seront traduits devant le Tribunal pénal international.


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