Le Conseil de sécurité de l'ONU effectuera en fin de semaine une visite en République démocratique du Congo afin de s'assurer d'élections présidentielle et parlementaires "libres" le 23 décembre dans ce pays, sur fond de tensions entre les autorités congolaises et les Nations unies.
L'ONU souhaite des "élections libres, justes et pacifiques", a déclaré l'ambassadeur néerlandais à l'ONU, Karel Van Oosterom, qui participe à ce voyage organisé par la Bolivie, présidente en exercice du Conseil en octobre, la France et la Guinée équatoriale.
Les Etats-Unis ne seront représentés que par un chef de cabinet adjoint de la mission américaine. En juillet, l'ambassadrice américaine Nikki Haley n'avait pas obtenu de feu vert de Kinshasa pour se rendre à nouveau dans le pays après un premier déplacement en 2017, selon des diplomates. Le voyage est prévu de jeudi à lundi et sera limité à Kinshasa. Le Conseil espère y rencontrer le président Joseph Kabila, son Premier ministre et son chef de la diplomatie, la commission électorale, ainsi que l'opposition et la société civile. Les diplomates discuteront aussi via des liaisons vidéo avec différentes implantations de Casques bleus dans le pays. La mission de paix Monusco compte quelque 17.000 Casques bleus. Avec un budget annuel d'un peu plus d'un milliard de dollars, il s'agit de l'une des plus importantes missions de l'ONU dans le monde. La semaine dernière, Joseph Kabila avait exigé devant l'Assemblée générale annuelle des Nations unies un "début effectif et substantiel du retrait" de cette force, ne la jugeant plus utile. Arguant de sa souveraineté, la RDCongo a refusé toute aide financière et logistique de l'ONU pour le processus électoral.
Le président congolais a promis de quitter le pouvoir après le scrutin, plusieurs fois retardé mais désormais "irréversible", selon lui.
Réticences
Selon des diplomates, la mauvaise entente entre les autorités et l'ONU se traduit actuellement par des réticences congolaises à accepter un déploiement d'avions et d'hélicoptères équipant des bataillons de réaction rapide de l'ONU.
"Ils sont pour l'instant tatillons pour les autorisations", admet l'un d'eux sous anonymat, évoquant "plein de manifestations d'humeur" de Kinshasa à l'égard de l'ONU.
"Personne n'est contre un retrait à terme de la Monusco, tout dépend de la suite", note-t-on à l'ONU. Mais une telle décision n'est pas facile alors que la Monusco reste "une force de dissuasion" dont la présence dans de petites villes gêne les activités des milices.
Lors de son séjour, le Conseil de sécurité évoquera également la lutte contre l'épidémie d'Ebola dans l'est du pays, objet d'une réunion à huis clos mercredi du Conseil de sécurité.
Dans une déclaration publiée à l'issue de cette rencontre, le Conseil a appellé "tous les groupes armés à une cessation immédiate des hostilités". "Les membres du Conseil de sécurité soulignent l'importance d'une réponse médicale urgente car la maladie peut se répandre rapidement, y compris dans les pays voisins", ajoute la déclaration.
La dixième épidémie d'Ebola sur le sol congolais depuis l'apparition du virus en 1976 est survenue dans une zone de grande insécurité, avec des tueries de civils attribués au groupe armé d'origine ougandaise Allied Democratic Forces.
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Posté Le : 06/10/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com