RD Congo-Algérie 24-29 : le moral n'y était pas

La sélection algérienne de handball a battu son homologue de RD Congo 29 à 24, jeudi à Libreville pour le compte des matches de classement de la 5e à la 8e places, dans une rencontre à sens unique pour le Sept national.Moins de 24 heures après son élimination par l'Angola en quarts de finale (29-27), l'équipe nationale est redescendue sur le terrain pour affronter une vaillante formation congolaise qui n'a tenu qu'une mi-temps avant de baisser la garde. Difficile aura été cette rencontre, pas en raison du niveau technique de l'adversaire, mais parce qu'elle intervenait après une sortie amère des Algériens de la compétition. Le premier half s'est terminé sur le score de 15-14 pour les Verts, avant que l'écart ne commence à prendre de l'ampleur au retour des vestiaires, la défense congolaise subissant les coups de boutoir des ailiers algériens, notamment le joueur de la JSE Skikda, Redouane Saker.
Les hommes de Damien Kabenguele ont essayé de tenir le coup, en vain. Ils ont réduit le score à 22-20 à la 16e minute, avant de retomber dans leurs travers. «Il reste encore beaucoup de travail à faire pour espérer battre un jour l'Algérie», a reconnu Kabenguele dont l'équipe avait été nettement dominée la veille par la Tunisie lors du premier quart de finale (38-21).
La rencontre a constitué une occasion pour le staff technique national de faire confiance à ceux qui n'ont pas beaucoup joué depuis le début de la compétition, en prévision des prochaines échéances internationales, notamment les Jeux méditerranéens durant l'été à Tarragone (Espagne). Les Loudf, Arib, Djebrouni et autre Boussaïd se sont frottés aux longilignes joueurs congolais mais c'est toutefois l'un des meilleurs joueurs algériens du tournoi, en l'occurrence Abderrahim Berriah qui a été choisi homme du match grâce notamment à ses 10 réalisations. Après une journée de repos, vendredi, les hommes de Sofiane Haïouani disputeront samedi leur dernier match de la CAN-2018 face au vainqueur de Gabon-Congo, pour la 5e place du tournoi et sauver ce qui peut encore l'être.
Les Angolais refusent de parler dans une langue autre que le portugais
Le sélectionneur angolais Felipe Cruz maîtrise bien le français mais a refusé de parler dans une langue autre que le portugais. Avant la traditionnelle conférence de presse d'après-match qui s'est déroulée dans une ambiance délétère, l'entraîneur Cruz, accompagné d'un de ses joueurs, parlait avec le modérateur et les médias en français avec un léger accent portugais, toutefois compréhensible pour les hommes de presse. Mais dès le début du face-à-face, il s'arrête et refuse de continuer de parler dans la langue de Molière. «Notre chef de délégation nous l'a interdit, c'est une question de souveraineté nationale. Le règlement est de notre côté, allez chercher un traducteur, c'est votre rôle», ordonne-t-il au modérateur méchamment en français.
Mais le Comité d'organisation de la CAN (COCAN) n'a pas prévu de traducteur pour les Angolais qui se sont déplacés avec le leur. La salle commence à gronder et les journalistes de s'impatienter. Felipe Cruz demande alors d'appeler le traducteur de sa délégation qui arriva quelques minutes plus tard. Entre-temps, le sélectionneur algérien, Sofiane Haïouani et son gardien et capitaine Abdellah Benmenni rejoignent la salle de conférence et prennent connaissance de la situation. «Les langues étrangères font partie de la richesse d'une nation, déclare d'emblée Haïouani avant d'entamer sa conférence. Je le dis et le redis, c'est une obligation morale de parler français dans un pays qui nous reçoit, je le fais par respect à ce pays et aux journalistes ici présents».
N'ayant pas accepté la réaction de l'entraîneur algérien, Felipe Cruz demande en catimini au traducteur de partir avec le seul objectif de ne pas affronter les journalistes des différentes nationalités présents et qui lui ont reproché son comportement.
Quant à Haïouani, il a été salué pour son fair-play et son attitude, en dépit de l'état dans lequel il se trouvait après la sortie de son équipe en quarts de finale. L'Angola est une nation située entre l'Afrique centrale francophone et l'Afrique australe anglophone. Il est le deuxième pays lusophone par son étendue et le troisième par sa population. Cette ancienne colonie portugaise est membre de la communauté des pays de langue portugaise.