Algérie

RCD: Un conseil national sous tension



Après les sorties médiatique des députés de Béjaïa, Djamel Fardjallah et Tarek Mira, deux grosses cylindrées du parti en désaccord avec la présidence du RCD, c'était, hier, au tour d'un autre député de la wilaya de Bouira, Ali Brahimi, de briser le silence et de dénoncer ce qu'il qualifie de «décision visant à le réduire au silence», à la veille de la tenue de la session du conseil national. Ali Brahimi réagissait ainsi à la décision prise mardi de le suspendre du parti, avant sa traduction devant la commission des conflits.

Dans un communiqué qui s'apparente plus à une lettre adressée directement à Saïd Sadi, rendu public hier, Ali Brahimi, tout en rappelant qu'il avait démissionné de sa propre initiative du secrétariat national le 15 mars dernier, pour «non respect de ses prérogatives» par le président du parti, affirme que la décision de le suspendre à 48 heures de la première session ordinaire du conseil national vise à «lui interdire la prise de parole devant elle». «Face également au contrôle de l'appareil, propre à toute formation à fonctionnement autoritaire, ce piège à caractère policier projette de me réduire au silence», lit-on dans le communiqué.

Point commun entre les députés ciblés par la décision de suspension, la dénonciation de la gestion «autoritaire» du président du parti. Fardjallah avait ouvertement dénoncé ce qu'il qualifie de «pratiques autocratiques» du président du RCD. Ali Brahimi lui emboîte le pas, affirmant que le «président est le seul à décider de tout dans le RCD... Comme dans les régimes totalitaires, les structures existent mais elles sont complètement dépendantes du chef...», écrit le député de Bouira. Ce dernier souligne que la décision de le suspendre «est la traduction administrative dont le but est d'empêcher toute velléité de débat sur le fonctionnement et la ligne politique». Une ligne politique, dira-t-il, dont «les errements, soumis au gré des intérêts et humeurs du chef, ont atteint un degré d'irresponsabilité qui hypothèque l'avenir du parti...».

Selon M. Brahimi, toute prise de position ou initiative porteuse de la part de cadres du parti lui fait craindre de perdre le contrôle du parti. «C'est pour toutes ces raisons que je considère que la commission de discipline du RCD est comme la mort. A l'image de tout intégrisme, on y goûte une seule fois... Je refuse donc de me soumettre à la guillotine...».

La succession de déclarations par correspondances et communiqué interposés à la veille de l'ouverture d'un événement politique majeur dans la vie du parti, rappelle bien des antécédents. Un scénario presque identique qui renvoie aux crises internes qui ont précédé la naissance de mouvement dissident dans d'autres formations politiques. Contestation spontanée qui intervient dans la logique de ce que bon nombre d'observateurs qualifient d'une purge «des grosses pointures», ou naissance d'une aile opposante structurée autour d'un noyau de cadres influents exclus du parti ? Une chose est sûre, la rupture entre le président du RCD et ces mêmes cadres semble consommée. Les luttes sourdes et la guerre des tranchées qui secouent le parti depuis les dernières présidentielles, laissent la voie ouverte à toutes les suppositions. De chauds débats en perspective lors de cette session du conseil national.




Ferdjellah a les faveurs du système en place. Après son tapage post 12 novembre et sa présence à l'intronisation du Roi Boutef III, il vient de s'offrir la chaines III, lui l'exclus d'un parti, pour s'attaquer à un président de parti d'opposition. Mira veut voler de ses ailes comme Icare avec un soleil brulant. Ali le député de Bouira a démissionné pour rejoindre le nouveau parti de son ancien collègue du CNES Said Bouteflika.
thirga - alger
05/06/2009 - 3579

Commentaires

Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)