La Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a réitéré son rejet de la présidentielle du 12 décembre, dans un communiqué rendu public hier à l'issue d'une session mensuelle de son secrétariat national, qui s'est réuni vendredi. "Le rendez-vous du 12 décembre est déjà disqualifié", affirme le RCD, estimant que le parti "est plus que jamais convaincu de la nécessité d'?uvrer à consolider et à élargir la construction de l'alternative démocratique portée par le mouvement populaire", qui avait commencé par dénoncer un cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika, avant de revendiquer le départ des figures qui ont incarné le système depuis l'indépendance."Près de neuf mois après le 22 février, la décantation se précise", ajoute le RCD, précisant que, "d'une part, il y a ceux qui, sans calcul, ont pris à bras-le-corps et répercutent les exigences du peuple algérien, en lutte pour le recouvrement de sa souveraineté entière" et, "d'autre part, il y a ceux qui ont choisi, pour des raisons diverses, de se mettre sous le giron d'un chef d'état-major hors temps", en participant à "une mascarade électorale dont les résultats sont connus d'avance".
"Que ces derniers ne portent aucun projet en eux-mêmes ou qu'ils estiment que leur heure est venue pour corroborer l'imposture qui consiste à réduire la faillite du système politique au seul choix de ?bonnes personnes' à investir dans la fonction présidentielle importe peu. C'est désormais un slogan passé de mode", lit-on encore dans le communiqué.
Pour le RCD, "devant la détermination citoyenne d'aller jusqu'au bout pour en finir avec une gouvernance qui a privé l'Algérie d'un projet de développement à notre portée, le plus important, aujourd'hui, est de consolider la seule alternative viable : la transition démocratique et pacifique contre la tentation de restauration du système politique par une mascarade électorale dont les résultats sont connus d'avance".
Et de dénoncer encore ce qu'il qualifie de "contre-révolution : menées subversives contre l'unité de la nation, encerclement de la capitale, arrestations et détentions arbitraires, chantages en tous genres (?), intervention auprès de gouvernements étrangers pour entraver les médias qui couvrent les activités du hirak sont parmi les armes des laboratoires d'un pouvoir de fait pris de panique et agonisant".
Le RCD a dénoncé également "les verdicts de condamnation à des peines de prison de citoyens innocents arrêtés lors de marches pacifiques, à Alger, pour possession de l'étendard amazigh ou pour de simples motifs de présence répétée dans ces marches populaires (qui) déshonorent leurs auteurs".
Si le RCD, dont de nombreux militants sont en prison, dénonce les pressions exercées sur le Syndicat des magistrats pour faire cesser sa récente grève, il ne manque, toutefois, pas de dénoncer que "cette soumission avilissante de cette justice aux ordres est sans appel et ses inconséquences sont flagrantes", expliquant que "pour les mêmes griefs, les autres juridictions du pays n'ont pas trouvé motif à prononcer des condamnations".
Evoquant le vote par l'APN des projets de loi de finances 2020 et de la loi sur les hydrocarbures, le RCD estime qu'"au-delà de l'illégitimité de ce pouvoir de fait à légiférer sur le devenir du pays, la place des hydrocarbures dans le modèle énergétique du pays et la part que le secteur doit prendre dans un plan de développement du pays nécessitent un large débat qui passe obligatoirement par l'instauration d'institutions crédibles et légitimes".
Autrement dit, "il faut d'abord mettre le pays sur le chemin de la croissance", a expliqué le parti dirigé par Mohcine Belabbas. "Pour ce faire, la légitimité et la crédibilité des institutions du pays sont des prérequis incontournables. On en est loin", a-t-il encore insisté.
Lyès Menacer
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Posté Le : 17/11/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lyes MENACER
Source : www.liberte-algerie.com