Algérie

Ravalement de façade pour une remise sur orbite



Au lieu de partir comme le lui réclame le peuple depuis le 22 février, le système est en train "d'injecter" de nouvelles figures à la tête des partis et des organisations qui lui sont acquis. Ainsi, bien qu'ayant survécu au départ du régime de Bouteflika, le système tente de survivre au "dégagisme" dont il est l'objet en procédant au recyclage des organisations qui lui ont toujours servi de béquilles. Il s'agit notamment du FLN, de l'UGTA et du Forum des chefs d'entreprise (FCE), qui ont subi une opération de lifting de leur direction. De cette opération de lifting, il était attendu pas moins que de montrer une image autrement plus clean de ces structures, largement impliquées dans le régime Bouteflika.Mais leur mission demeure la même : servir le système qui tente de se maintenir. Mais pour ce faire, ce système a montré qu'il ne s'encombre guère de principes, comme en témoignent les procédures avec lesquelles il s'est débarrassé de ses hommes, à l'image de Mouad Bouchareb, qui a été éjecté de la direction du FLN et remplacé au pied levé par un Mohamed Djemaï, sans charisme ni hauts faits censés le propulser à la tête du parti, sinon qu'il rentrait parfaitement dans le schéma du pouvoir du moment pour une période. Le RND, l'autre parti au pouvoir, n'échappe pas à la règle, même si ce n'est pas dans l'immédiat.
Cette formation, dont le secrétaire général, Ahmed Ouyahia, est placé en détention provisoire depuis le 12 juin dernier, s'apprête aussi à réunir ses instances pour la désignation d'un secrétaire général en la personne de l'ancien ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, censé assurer la continuité de la vieille garde. La direction de l'UGTA a également été touchée par ce vent de changement après le remplacement d'Abdelmadjid Sidi-Saïd, qui était contesté par la base pour ses liens avec le clan Bouteflika. C'était, certes, attendu, mais l'élection de Salim Labatcha comme nouveau patron du syndicat a été une surprise totale pour le monde du travail.
Et pour cause, l'ancien président de la Fédération de l'agroalimentaire à l'UGTA a été élu à 99,99%, lors du 13e congrès. Un score brejnévien qui a fait grincer les dents de centaines d'adhérents et de cadres de l'UGTA, dont Amar Takjout, un des prétendants à ce poste qui dénoncent, régulièrement lors des sit-in, les procédés "peu démocratiques" qui ont prédestiné à cette intronisation. M. Labatcha, ex-député du Parti des travailleurs (PT), s'est fait connaître aussi par sa tentative d'organiser un mouvement de redressement contre Louisa Hanoune, dont il a été exclu définitivement.
Il n'a dû son salut qu'à sa proximité avec Sidi-Saïd. Ainsi en est-il aussi de l'élection de Mohamed Sami Agli à la tête du Forum des chefs d'entreprise (FCE). M. Agli, qui venait de succéder à Ali Haddad qui a quitté la présidence de l'organisation après le début du mouvement populaire du 22 février, était le candidat unique au poste de président du FCE, après le retrait du deuxième candidat, Hassen Khelifati, et de la démission de Moncef Othmani. M. Agli avait indiqué que son premier engagement était de rendre le Forum "apolitique", comme pour rompre avec les pratiques de son prédécesseur, qui avait fait du syndicat des patrons un soutien au 5e mandat.

Amar R.


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