Rasséréner l'atmosphère

Le pays engagé dans la voie des réformes politiques, économiques et sociales dans un processus de modernisation et de renforcement, mais aussi du maintien du gouvernail dans la bonne direction, est malheureusement confronté à des facteurs de troubles sur les plans politique et social émanant de divers acteurs, et qui ouvrent des brèches qui sont souvent difficiles à colmater. De toute évidence, les autorités en ont conscience de cette situation, à en juger ne serait-ce que par les efforts déployés pour trouver des solutions appropriées dans divers secteurs administratifs et économiques en ébullition. L'attitude adoptée à l'égard de ces troubles est de nature à rasséréner l'atmosphère et à ramener les choses à leur juste proportion. Certes, l'épreuve, qui s'était engagée ces derniers temps entre les pouvoirs publics et nombre de collectifs de travailleurs de divers secteurs en ce qui concerne des revendications socioprofessionnelles, et qui ont choisi tout simplement les débrayages, qui ont atteint leur paroxysme à l'instar de la grève des postiers, reflète le climat social que traverse le monde du travail, et d'où les rivalités syndicales et les manipulations politiques ne sont pas absentes. Il est vrai aussi que, pour assouvir ces ambitions de déstabilisation du corps social, d'aucuns ont tout naturellement trouvé des soutiens dans les politiques, et dont les dépositaires sont totalement réfractaires à tout changement qui ferait perdre leur position privilégiée, de jouer la carte de la tension. Le fait que les pouvoirs publics arrivent déjà à examiner les revendications des travailleurs n'est pas sans conséquences pratiques. Si l'on dispose de cette volonté, de cette communication au dialogue, on peut faire évoluer la paix social beaucoup plus facilement d'abord dans le sens de ce que les " contestataires " sont déjà capables d'accepter comme satisfaction ou régulation. D'autre part, on peut raisonner sur des possibilités de " pacte " plus important qui permettrait de développer de nouveaux rapports sociaux. La relation de travail est fondée sur les principes de défense des droits et des devoirs dans lesquels les deux parties ont intérêt à communiquer. Il faut donc consolider cette relation et il est possible de le faire. Ce n'est pas rien, déjà, que de respecter cela au regard des textes en vigueur. C'est aussi un problème de mode de raisonnement tout à fait fondamental. Le raisonnement auquel les travailleurs ont recours devrait être fondé sur l'idée qu'une fois l'objectif des revendications atteint, on doit trouver le meilleur moyen d'y parvenir et que ce meilleur moyen on le découvre à travers le dialogue.